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Dans la foulée des émeutes en France, des appels aux rassemblements ont également été lancées en Belgique, notamment à Bruxelles et à Liège. Dans la capitale, une centaine de personnes ont été arrêtée de manière préventive vendredi. La police peut-elle arrêter quelqu'un avant qu'une infraction ne soit commise? Quelles sont les limites pour les policiers?
Denis Bosquet, avocat pénaliste, explique ce qui rend possible ces privations de liberté dites "préventives": "Il s'agit d'une mesure de police administrative qui est une mesure de privation de liberté dans l'hypothèse où on peut craindre un trouble à l'ordre public, et notamment à l'occasion de rassemblements ou de manifestations".
Dans ce cas de figure, les groupes de plus de trois ou cinq personnes sont la cible des contrôles. "L'autorité publique, à savoir ici le bourgmestre, prend un arrêté de police qui interdit le regroupement de personnes, qui interdit la concentration sur certains lieux", indique Eddy Quaino, permanent syndical de la CGSP Police.
Quelqu'un qui se trouve avec un marteau, un tournevis et une cagoule, ça ne correspond plus du tout à une activité dite normale
Motif des arrestations de vendredi: la possession de matériel qui laisse supposer que les personnes s'apprêtent à commettre des dégradations. Lorsque le port des objets trouvés n'est pas illégal, c'est aux policiers d'évaluer le risque encouru. "A partir du moment où il est 21h et qu'on connait un peu les circonstances qui entourent aujourd'hui la situation européenne, on va se dire que quelqu'un qui se trouve avec un marteau, un tournevis et une cagoule, ça ne correspond plus du tout à une activité dite normale, et donc on peut estimer qu'il y a un danger pour l'ordre public", confie Eddy Quaino.
Ces arrestations administratives sont encadrées par la loi sur la fonction de police.