Le chauffeur du drame de Strépy-Bracquegnies placé sous bracelet éléctronique: Marianna et Mattia, qui ont perdu leur papa, réagissent

Paolo Falzone va être placé sous bracelet éléctronique. Une requête qui jusqu'ici avait été refusée au chauffard responsable de la mort de 6 personnes lors du carnaval de Strépy-Bracquegnies. Une décision prise par la juge d'instruction en charge du dossier. Même si c'est tout à fait légal, c'est un coup dur pour les familles des victimes. 

Marianna et Mattia ont perdu trois membres de leur famille. Cette semaine, c'était l'anniversaire de leur papa, disparu lors du drame. La décision tombée aujourd'hui est une autre épreuve. "On le croisera pas en rue, mais ce n'est pas le problème. Le problème est l'injustice. On n'aura plus nos proches, alors que lui va pouvoir partager de bons moments avec eux", regrette Marianna.

Le temps est venu pour la juge, mais pas pour ces enfants dont le deuil est jusqu'ici impossible, tourmentés par une décision sans appel. "C'est un cadeau qu'on lui fait. Est-ce que quelqu'un qui tue 6 personnes et roule à 170 km/h dans une rue à 50 mérite un cadeau? C'est la question qu'on peut se poser", dit Mattia. "On a déjà perdu, mais il y a des décisions qui amplifient notre peine, notre colère, notre incompréhension. La décision qui a été prise aujourd'hui en fait partie."

"Depuis le 20 mars 2022, on subit les décisions, le drame, la perte de nos proches, les décisions de la justice, car on n'a pas d'influence en tant que victimes", ajoute Marianna. 

Paolo Falzone ne devra plus se présenter devant la justice pour son maintien en détention. L'ordonnance déçoit les parties civiles quelques jours après une décision contraire. "Ils avaient cette craint d'attendre cette décision, mais ils étaient rassuré par la cour d'appel, qui systématiquement décidait qu'à ce stade il n'y avait pas lieu de parler de bracelet électronique. Ils sont moralement épuisés et surtout ils n'arrivent pas à comprendre", indique David Gelay, l'avocat de Marianna et Mattia. 

Du côté de la défense, Frank Discepoli, l'avocat du conducteur s'exprime lui aussi: "La décision me semble parfaitement logique. C'est ce qui avait déjà été décidé à deux reprises mais réformé par la cour d'appel. Il n'y avait évidemment aucun risque de récidive dans l'hypothèse ou monsieur Falzone est détenu dans une maison."

Même si ce n'est pas une forme de libération, Marianna et Mattia ont l'impression de faire un bond de 16 mois en arrière.