Accueil Actu Belgique Faits divers

Les avocats tirent la sonnette d'alarme à propos de la surpopulation carcérale

L'État belge doit actuellement un total de 2.700.000 euros d'astreinte à l'Ordre des barreaux francophones et germanophone de Belgique, Avocats.be. Une décision de la cour d'appel de Liège remontant à fin 2023 contraint en effet l'État à mettre fin à la surpopulation dans les prisons. Toutefois, rien n'a été entrepris jusqu'à présent, a dénoncé vendredi Avocats.be lors d'une conférence de presse.

"On n'a pas besoin de leur argent, on a besoin d'humanité", s'est exprimé le pénaliste bruxellois Denis Bosquet lors de cette conférence. "On a rencontré le SPF Justice en janvier et on a dressé à son attention une liste de solutions. Une deuxième réunion est prévue le 11 mars et on verra ce qu'ils nous disent. Mais cette situation de surpopulation carcérale est une honte et il est temps d'agir".

Selon le président d'Avocats.be, Pierre Sculier, et Denis Bosquet, il n'y a jamais eu autant de détenus dans les prisons belges, alors que la délinquance n'est pas en augmentation, la faute entre autres à une législation qui impose que les courtes peines soient désormais toutes exécutées et au recours obligatoire à la détention préventive dans les procédures accélérées. En 2021, les prisons comptaient 10.035 détenus. Elles en comptent aujourd'hui 12.000.

La promiscuité dans les cellules, où des détenus sont parfois à trois dans un espace prévu à la base pour une personne et sans aucune intimité pour faire ses besoins, le manque d'hygiène et l'absence d'outils de réinsertion ne sont autres que du traitement inhumain, selon les orateurs. "À Lantin, ce sont les champignons. À Mons ce sont les punaises de lit... Cela devient aussi un problème de santé publique", a commenté Sandra Berbuto, avocate pénaliste au barreau de Liège.

À lire aussi

Sélectionné pour vous