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Les vols de câbles ont coûté près de 7 millions d’euros à Infrabel l'an dernier: nous embarquons avec une patrouille qui traque les voleurs

Le vol de câbles sur le réseau d’Infrabel a augmenté de 300% entre 2021 et 2022. Ces vols coûtent plusieurs millions d’euros par an. Ils ont aussi une conséquence concrète pour les voyageurs : des retards importants dans les horaires des trains. La police et Infrabel ont donc décidé de renforcer leur travail pour tenter d’appréhender ces voleurs de câbles.

L’heure et le lieu sont tenus secret. Seule précision : nous sommes à Charleroi. 2 vols de câbles sur 3 ont lieu dans cette ville. L’inspecteur Glenn Desmet espère trouver des voleurs en flagrant délit. "On a interpellé deux personnes sur un train dans un faisceau", indique-t-il. 

Nous rejoignons l’une des autres patrouilles. Les agents veulent vérifier si ces hommes sont liés à des vols de câbles. Mais cette fois, il s’agit de squatteurs, libérés après des fouilles. Fausse alerte. "Si ça passe ensuite au tribunal, nos constatations lors des procès-verbaux indiquent bien que l'on constate que les personnes sont en train de voler, de couper des câbles par exemple. Donc il y a une grande chance qu'une condamnation va suivre", indique l'inspecteur. 

Ce qui intéresse le voleur, c'est le cuivre qui vaut cher

Pour les policiers, la nuit sera longue. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les agents sont équipés d’un monoculaire qui détecte la présence de chaleur à distance. Cette nuit, pas de flagrant délit constaté. Mais les patrouilles se poursuivront toute l’année sur le terrain et dans les airs, avec l’appui d’un hélicoptère. L’enjeu est immense. "Ce qui intéresse le voleur, c'est le cuivre qui vaut cher. Les cours du cuivre sont assez hauts donc ça vaut assez cher. On a deux types de voleurs : le voleur du coin qui vole quelques dizaines de mètres et on a des bandes organisées qui parfois prennent un à deux kilomètres d'un coup", éclaire Benoit Gilson, administrateur délégué d’Infrabel.

Pour Infrabel, la facture est salée : près de 7 millions d’euros en 2022. 466 vols ont causé des retards sur le réseau ferroviaire. En moyenne, c’est 1h30 de retard par jour. En 2022, le vol de câbles a connu une augmentation fulgurante. "Le prix du cuivre est exponentiel pour le moment. Et on voit qu'il y a une inflation au niveau général", ajoute Stéphanie Sylvestre, directrice de la police des chemins de fer.

Un câble sectionné, c’est une ligne hors service

Les électromécaniciens d’Infrabel nous emmènent le long des voies. Pour y arriver, des chemins difficiles d’accès et dangereux, très proches de trains qui continuent de circuler. Mais les voleurs ne reculent devant rien. 

Les câbles, sont normalement enterrés sous les gravats. Les voleurs retournent la terre, à la recherche de cuivre. Les équipes sont souvent appelées en pleine nuit pour des réparations. Un câble sectionné, c’est une ligne hors service. 

Nous visitons un hangar désaffecté proches des voies : un véritable cimetière de câbles. "Ils viennent avec les câbles volés, ils les dénudent et embarquent le cuivre", souligne Frédéric Dechevre, chef électromécanicien.

Pour dissuader les voleurs, Infrabel introduit une nouveauté cette année : des traceurs GPS sont installés dans certains câbles et devraient bientôt mener tout droit aux malfrats.

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Commentaires

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  • Qu'on remette des frontières en Europe, ce sont principalement des Roumains qui volent les cables

    David Boudart
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