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Mort d'un enfant à Nîmes victime collatérale du trafic de drogue: des interpellations lundi

Trois mois après la mort de Fayed, victime collatérale, à 10 ans, d'une fusillade liée au trafic de drogue, dans le quartier de Pissevin à Nîmes, l'enquête a connu une avancée importante lundi, avec plusieurs interpellations, a annoncé le parquet de Marseille.

A ce stade, au moins cinq personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de l'information judiciaire ouverte pour homicide volontaire en bande organisée après la mort de Fayed, selon une source proche de l'enquête.

"La plupart des personnes interpellées ont été confondues grâce au travail de la police scientifique, qui a pu identifier des suspects grâce à de l’ADN retrouvé notamment sur des douilles et des balles", a indiqué à l'AFP une autre source proche de l'enquête ayant requis l'anonymat, confirmant une information du Parisien.

Un mois après ce drame, un adolescent de 17 ans soupçonné d'avoir participé à cette fusillade avait trouvé la mort dans un accident de voiture. Connu de la police pour des faits de trafic de stupéfiants, son ADN avait été retrouvé sur une douille sur le lieu du drame.

Victime de la guerre entre trafiquants de drogue pour le contrôle des points de vente du quartier de Pissevin, Fayed, un enfant d'origine mahoraise, avait été atteint d'une balle alors qu'il se trouvait dans la voiture de son oncle le 21 août, peu après 23h00. L'oncle, âgé de 28 ans, avait également été blessé. Un autre de ses neveux, âgé de sept ans, qui se trouvait avec Fayed à l'arrière de la voiture, s'en était lui sorti sain et sauf.

- "Immense drame" -

Fayed et son oncle sont "indéniablement" des victimes collatérales, avait insisté la procureure de Nîmes, Cécile Gensac, en dénonçant "une tragédie des plus absolues": "La famille de la victime n'est absolument associée d'aucune façon, ni avant ni actuellement, dans des faits de nature pénale", elle "a eu pour seul malheur de passer au mauvais endroit au mauvais moment", avait-t-elle ajouté, précisant que la fusillade était bien "en lien avec les trafics de stupéfiants".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait lui parlé d'un "immense drame" qui ne resterait "pas impuni".

Des renforts policiers avaient aussitôt été envoyés pour "sécuriser" le quartier, un des trois créés dans les années 1960 à Nîmes pour loger des populations issues de l'exode rural, des rapatriés d'Afrique du Nord puis des travailleurs immigrés.

Ces quartiers -Pissevin, Chemin-Bas et Mas de Mingue-, situés en périphérie de Nîmes et constitués de barres d'immeubles et de tours, partagent des indicateurs socio-économiques alarmants avec un taux de pauvreté atteignant jusqu'à 70% et un chômage massif.

Au-delà des renforts temporaires envoyés sur place après le drame, M. Darmanin s'était aussi déclaré ouvert à la demande de la mairie de Nîmes de rouvrir un commissariat regroupant polices municipale et nationale, dans ce quartier où un deuxième homicide, lui aussi lié au trafic avait eu lieu deux jours plus tard. La victime, un jeune homme de 18 ans tué sur un point de deal, était connue des services de police.

En début d'année, c'est un homme de 39 ans qui avait trouvé la mort dans une fusillade à Pissevin, toujours sur fond de trafic de stupéfiants.

Plusieurs villes du sud-est de la France dont Marseille, Avignon et Nîmes, dans un arc entre l'Espagne et l'Italie, sont touchées depuis plusieurs années par des assassinats liés au trafic de drogue, une violence qui fait de plus en plus de victimes collatérales.

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