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Me Cédric Vergauwen et Me Christophe Van Der Beesen ont plaidé, vendredi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, le principe du non bis in idem pour leur client, Arben I., prévenu pour avoir aidé à blanchir d'énormes sommes d'argent issues d'un trafic de cocaïne. Les deux pénalistes estiment que les principaux indices de culpabilité avancés par la procureure proviennent d'un dossier italien "qui n'a débouché sur rien". Quarante personnes sont prévenues dans ce dossier, appelé Black Eagle, relatif à un trafic de drogue à échelle internationale.
Me Vergauwen a fustigé le fait que les accusations portées à l'encontre d'Arben I. par la procureure le sont "sur base d'informations venant de dossiers étrangers", l'un italien, l'autre espagnol. Concernant le premier, mené en Italie en collaboration avec l'Allemagne, et qui visait entre autres Arben I., "il n'a débouché sur rien", a plaidé l'avocat. Pour cette raison, il a demandé au tribunal d'appliquer le principe du non bis in idem, soit le fait qu'on ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits.
A titre subsidiaire, Me Vergauwen a demandé qu'il soit ordonné au ministère public de compléter son dossier. "Vous ne pouvez pas vous forger une conviction sur base d'une synthèse de 174 pages, mal traduite, du dossier espagnol", s'est-il adressé au tribunal.
Le 18 avril, la procureure a requis une peine de 10 ans de prison à l'encontre d'Arben I., qu'elle considère comme un intermédiaire entre son cousin, Alfredo H., l'un des deux présumés dirigeants de l'organisation criminelle, et ceux d'une organisation similaire basée à Majorque. Elle a également soutenu qu'il agissait comme intermédiaire entre Alfredo H. et des investisseurs en Albanie pour le blanchiment de l'argent sale, avec l'appui d'hommes politiques haut placés. Le nom du Premier ministre albanais, Edi Rama, est cité dans le dossier.