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Le départ de Sofien Ayari pour la Syrie a été "un point de bascule", a raconté mercredi l'accusé devant la cour d'assises de Bruxelles chargée du procès des attentats du 22 mars 2016. L'homme a expliqué qu'il ne voulait pas attaquer le mode de vie européen et que son arrivée en occident avait été provoquée par ce qu'il avait vu en Syrie.
"Quand je suis parti de chez moi (en Tunisie, NDLR), je suis parti en Syrie, je ne suis pas venu ici", a expliqué Sofien Ayari. "Ce que j'ai vécu personnellement là-bas a changé quelque chose en moi. Des amis sont morts dans mes bras, j'ai vu des corps déchiquetés mais voilà, c'est la guerre, c'est comme ça, c'est une logique que je peux comprendre."
"Mais quand j'ai été blessé, on m'a emmené à l'hôpital à Raqqa et ce que j'ai découvert là-bas a été un point de bascule. Ce n'était plus la guerre, c'était autre chose, c'était des bombes qui tombaient sur des hommes, des femmes, des enfants,...", a-t-il poursuivi. "Je n'ai jamais ressenti une haine pareille. J'avais le cœur brisé comme vous dites ici. J'étais fou de rage."
Et l'accusé d'évoquer le témoignage du président français de l'époque, François Hollande, au procès des attentats de Paris. "Il a dit qu'il n'y avait pas de victimes civiles (en Syrie, à la suite des frappes de la coalition internationale, NDLR) à sa connaissance ! C'est prendre les gens pour des débiles ! J'ai l'impression qu'on ne condamne que d'un seul côté. Il faut que chacun prenne ses responsabilités."
Regardez tout ce qu'on a fait ici après les attentats, les procès... Combien y a-t-il eu de procès pour les morts en Syrie et en Irak ? Ça en dit long sur la valeur de la vie humaine", a conclu Sofien Ayari.