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Un policier de 48 ans a été mis en examen en mars et risque les assises pour l'éborgnement d'un "gilet jaune" à Paris le 16 novembre 2019, a appris l'AFP vendredi de source proche du dossier, confirmant une information du quotidien régional La Voix du Nord.
Fabrice T., affecté à une Compagnie républicaine de Sécurité (CRS), a été mis en examen le 30 mars pour violences volontaires par une personne dépositaire de l'autorité publique suivie d'une mutilation ou infirmité permanente, un crime passible des assises.
Il n'est pas soumis à un contrôle judiciaire.
Manuel Coisne avait été blessé à l'œil par une grenade lacrymogène le 16 novembre 2019 lors d'une manifestation autorisée des "gilets jaunes" place d'Italie à Paris, qui avait dégénéré avant d'être annulée par la préfecture de police.
Trois jours après la blessure, une expertise médicale avait certifié que la perte de l'œil était totale et définitive.
Selon des éléments de son interrogatoire dont l'AFP a eu connaissance, Fabrice T. affirme être intervenu dans un contexte "très hostile (…) suite à une requête des pompiers qui voulaient éteindre les barricades en feu et qui étaient pris à partie par les manifestants hostiles".
Le suspect s'oppose aux conclusions de l'expert selon lesquelles son tir est non réglementaire, "assimilable à un tir tendu".
"Nous contesterons cette mise en examen devant la chambre de l'instruction pour un ensemble de motifs, car rien n'est justifié dans cette décision", a réagi son avocat, Me Laurent-Franck Liénard.
Un juge d'instruction a décidé fin août d'enquêter sur les accusations de deux figures des "gilets jaunes" assurant avoir été mis en danger par une nasse et empêchés de manifester lors de cette même manifestation du 16 novembre 2019.