Sept des 13 personnes interpellées mercredi dans la province du Limbourg sont concernées par un mandat d'arrêt européen délivré par l'Italie, a indiqué vendredi le parquet fédéral. Les arrestations ont eu lieu dans le cadre d'une enquête du parquet fédéral visant la mafia calabraise Ndrangheta. "Elles ont comparu jeudi devant le juge d'instruction. La procédure de transfert est désormais enclenchée. Elle sera examinée le 16 mai par la chambre du conseil de Tongres", a-t-il précisé.
"Parmi les six autres personnes interpellées mercredi, cinq ont comparu devant le juge d'instruction. Deux sont incarcérées sous les modalités du bracelet électronique, deux autres ont été libérées sous conditions et une a été placée sous mandat d'arrêt", a encore indiqué le parquet fédéral.
Dans le cadre d'un autre dossier similaire, trois personnes étaient déjà placées sous mandat d'arrêt. Leur dossier est désormais joint au dossier qui concerne la mafia Ndranghetga, appelé "Eureka", a aussi précisé le parquet.
Une opération titanesque
Mercredi, les services de police de plusieurs pays ont mené conjointement la plus grande opération jamais menée contre la mafia italienne Ndrangheta, active dans la région de Calabre. Les autorités de dix pays ont interpellé 132 suspects au total. Des forces de police et des unités spéciales ont effectué des perquisitions en Belgique, en Allemagne, en Italie, en France, au Portugal, en Espagne, en Slovénie, en Roumanie, au Brésil et au Panama.
Parmi les personnes interpellées en Belgique figure Lucio Aquino, âgé de 62 ans, et plusieurs hommes du "clan Nirta-Strangio", notamment un pizzaïolo âgé de 66 ans, Marcello N., originaire de Genk. "L'organisation criminelle était dirigée par plusieurs puissantes familles de la Ndrangheta, principalement basées dans la ville de San Luca en Calabre. Certains membres de cette famille sont depuis longtemps impliqués dans une guerre de clans sanglante, connue sous le nom de 'querelle de San Luca', qui a donné lieu à d'importantes fusillades en Italie et à l'étranger. Le massacre de Duisbourg en 2007 était notamment lié à cette querelle", a expliqué le parquet fédéral belge mercredi matin, lors d'une conférence de presse.
Selon Europol et Eurojust, le réseau criminel se livrait à un trafic international de cocaïne à grande échelle, au trafic d'armes, à la détention illégale d'armes, au blanchiment d'argent, à l'évasion et à la fraude fiscale et il apportait son aide à des criminels en fuite. En Italie, 23 tonnes de cocaïne ont été saisies, entraînant pour la mafia un manque à gagner de 2,5 milliards d'euros.

