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Un Irakien suspecté d'avoir fait partie d'Al Qaïda arrêté à Hasselt: voici pourquoi son extradition n'est pas possible pour l'instant

Une personne de nationalité irakienne, suspectée de crimes de guerre et d'activités terroristes, a été arrêtée mercredi à Hasselt, dans la province de Limbourg, signale vendredi le parquet fédéral. L'homme, âgé de 43 ans, serait responsable de plusieurs attentats à la bombe dans la zone verte de Bagdad (Irak) en 2009 et 2010. Ils ont fait plusieurs centaines de morts et de blessés. L'individu a été placé sous mandat d'arrêt et a comparu vendredi devant la chambre du conseil de Malines, qui a décidé de prolonger sa détention préventive d'un mois.

"Dans le cadre d'un dossier du parquet fédéral lancé en juillet 2020, la police judiciaire fédérale de Bruxelles, sous la direction d'un juge d'instruction spécialisé dans les affaires de terrorisme d'Anvers, division de Malines, a effectué une perquisition à Hasselt ce 3 mai", indique le parquet fédéral dans un communiqué. "Une personne de nationalité irakienne, O. Y. T., née en 1979 et résidant en Belgique depuis 2015, a été privée de sa liberté et emmenée pour être auditionnée". "Cette personne a un statut de réfugié, comme énormément d'Irakiens qui sont arrivés dans ces années-là. Elle est restée sous le radar jusqu'en 2020, date à laquelle les autorités irakiennes ont demandé à la Belgique une extradition de cette personne. C'est à ce moment-là qu'un dossier judiciaire a été ouvert et que les soupçons se sont de plus en plus confirmés quant à la participation de cette personne aux activités d'Al-Qaïda en Irak", nous a précisé Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral.

D'après le parquet fédéral, il semblerait que le suspect ait fait partie d'une cellule terroriste appartenant à Al-Qaïda, en partie responsable de plusieurs attentats à la bombe dans la zone verte de Bagdad (Irak) en 2009 et 2010, qui ont fait au moins 376 morts et plus de 2.300 blessés. Ces attentats auraient été commis à l'aide de voitures piégées contre, notamment, plusieurs bâtiments gouvernementaux. L'homme a été inculpé de meurtres avec intention terroriste, participation aux activités d'un groupe terroriste, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Pas d'extradition pour l'instant: pourquoi?

Le parquet fédéral précise qu'une extradition n'est pas vpossible pour l'instant, et ce pour deux raisons. "D'abord parce qu'une personne possédant un statut de réfugié en Belgique ne peut pas être extradée. Alors ce statut va peut-être devoir être analysé. Et d'autre part, parce que l'Irak pratique toujours la peine de mort et il n'est pas possible pour nous d'extrader, sans accord particulier en tout cas, une personne vers un pays qui pratique encore la peine de mort. La loi belge, à partir du moment où le suspect a une attache avec la Belgique, ce qui est le cas puisqu'il habite chez nous et qu'il habite chez nous depuis de nombreuses années, permet de juger cette personne en Belgique. C'est le début de la procédure qui a été lancée cette semaine et donc la personne a été entendue et inculpée notamment de participation aux activités d'un groupe terroriste, notamment de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité qui sont, je vous le rappelle, des crimes imprescriptibles. La prochaine étape judiciaire, c'est la comparution dans les 7 jours qui suivent la décision du juge d'instruction devant la chambre du conseil qui doit confirmer ou infirmer le mandat d'arrêt", nous a expliqué Eric Van Duyse.

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