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Dans la tourmente, la ministre Petra De Sutter charge le Parti socialiste: Paul Magnette dénonce une tentative pour détourner l'attention

Des membres du cabinet ministériel de Petra De Sutter payés par bpost alors qu'ils ont négocié des contrats avec l'entreprise postale, des envois surfacturés à l'Etat, des contrats pour des consultants à plusieurs millions d'euros sans lancer d’appels d’offres... bpost est au cœur d'une série de polémiques. Petra De Sutter, la ministre en charge des Entreprises publiques, est aussi dans la tourmente. L'élue du parti Groen (écolos flamands) a été convoquée par les députés ce mardi. Elle tente d'apporter des explications, et pointe du doigt un certain Paul Magnette, le président du Parti socialiste.

Pour se défendre, la ministre Groen était entendue ce mardi matin en commission de la Chambre. Petra De Sutter a rapidement pointé les relations étroites entre bpost et le PS. "Je ne pense pas qu’il soit normal que Paul Magnette participe à des réunions dans les bureaux de bpost. La présidente du conseil d’administration (Audrey Hanard, étiquetée PS) vient la semaine prochaine. Je m’interroge également sur cette relation étroite", a-t-elle déclaré.

Nous avons contacté l'entourage de Paul Magnette. Celui-ci confirme que des réunions ont eu lieu, "et c'est bien normal", nous dit-on. Cela rentre dans l'activité normale d'un président de parti de rencontrer des dirigeants d'entreprises publiques, d'après les collaborateurs du président socialiste. C'est une tentative, selon Paul Magnette, de détourner l'attention, dans le chef de Petra De Sutter, qui est au centre d'une polémique. Autrement dit: circulez, il n'y a rien à voir au PS.

Voici les autres explications de la ministre: "Vous savez qu'il y avait déjà des critiques bien sûr sur ce genre de détachement, qui a toujours existé, mais qui est toujours en cours, parce qu'il n'y a pas d'expertise dans nos administrations. Avec tout ce qu'on sait maintenant sur le fonctionnement de bpost en interne et qui est sorti, je pense que c'est clair qu'on doit couper tous les liens. C'était impossible, pour ces gens-là, de continuer à fonctionner normalement dans le cabinet. Ils ont été accusés - à tort - d'être des gens qui travaillent pour bpost tandis qu'ils travaillaient pour moi. Ce sont des gens très engagés qui ont aidé à rendre bpost et le secteur plus soutenable et plus vert à l'avenir. Je trouve très dommage et injuste ce qui arrive...".

Même si elle estime qu'il n'y a pas eu de conflit d'intérêts, Petra de Sutter ne voit pas d'autre issue que de mettre un terme à la collaboration. De cette manière, cette impression de conflit d'intérêt "peut partir", dit-elle. Selon elle, ces personnes n'ont "à aucun moment" pris des décisions politiques ou influencé la prise de décision. "C'est moi qui les prends, ce sont les chefs de cabinet qui les prennent."

"Evidemment que je n'étais pas au courant"

La ministre fédérale de la Fonction publique et des Entreprises publiques de Belgique assure ne rien savoir sur ces dossiers qui entourent bpost. "Il y a deux semaines, bpost a annoncé elle-même qu'elle avait gonflé les chiffres dans le dossier des contraventions d'un côté, les comptes 6 7 9 de l'autre côté, et les plaques de voitures dans un troisième dossier. Ils ont même refusé de nous dire pendant trois jours de quels dossiers il s'agissait. Donc, évidemment que je n'étais pas au courant. Ce n'est pas moi qui suis responsable pour ces contrats-là. Ils sont dans des départements différents et sous des compétences d'autres collègues. Et opérationnellement, moi, je ne suis pas au courant de ce qui se passe à l'intérieur de bpost. Bpost est cotée en bourse. Ça veut dire qu'il y a aussi des actionnaires minoritaires qui ont des droits", développe-t-elle. 

Bpost étant une entreprise publique autonome, il y a donc "des grandes frontières" entre la position de Petra de Sutter comme ministre de tutelle et l'entreprise même. Et en ce qui concerne la récente annonce de gros contrats passés entre bpost et des consultants sans appel d'offres, notre interlocutrice réagit également, rappelant qu'elle ne contrôle pas l'entreprise de livraison postale. "Je l'ai lu dans le journal ce matin comme vous. Encore une fois, vous pensez que je suis le CEO de bpost ou la présidente du CA ? Demandez à ces gens-là. De nouveau, comme ministre de tutelle, je n'ai rien à voir avec ces pratiques. Je les condamne tout justement, comme vous. Mais avant de le faire, je voudrais quand même des explications. Peut-être qu'il y a des raisons qui peuvent expliquer. Mais à ce que j'ai lu ce matin dans le journal, je me pose beaucoup de questions."

Et de conclure en assurant ne rien avoir à se reprocher. "Non honnêtement, et ni mes collaborateurs. Si, bien sûr, il y a deux ans et demi, on savait ce qu'on sait aujourd'hui, je n'aurais jamais pris des gens détachés de bpost. Je peux vous assurer."

 

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Commentaires

3 commentaires

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  • Quand on emploie des gens, on s'informe ! C'est une faute grave, surtout de la part d'une politicienne sensée connaître les lois.

    roger rabbit
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  • des qu il y a un probléme ils ne sont jamais au courant cela devient une habitude

    groenendaels gisele
     Répondre
  • . comme d'habitude, c'est pas nous!! Pas nous!! Les politiques et leurs conseillers sont des tâches sales dans nos démocraties et on ne trouve plus des hommes et femmes d'état . C'est à chier

    Homere Sophocle
     Répondre