Partager:
La conférence des présidents des différentes assemblées parlementaires du pays s'est réunie ce mardi sous la présidence de Rachid Madrane (PS) pour s'accorder sur les bases communes de réforme et d'harmonisation des pensions des député(e)s. Pensions qui ont énormément fait débat ces derniers temps, notamment à cause du montant plafonné par la Loi Wijninckx et qui a été révélé par nos confrères de Het Laastste Nieuws : 7.813 euros brut par mois.
Concrètement, lors de la réunion d'hier, il a été décidé de mettre en place un groupe de travail technique qui s'attellera à l'harmonisation des règlements de pension entre les assemblées et à l'examen des questions juridiques connexes. Les conclusions de ce groupe de travail, qui réunira des responsables et des experts de chaque assemblée, devront être remises au plus tard le 27 juin, date de la prochaine réunion de la conférence des présidents d'assemblées.
Plus fondamentalement, la Conférence a décidé à l'unanimité une application stricte du plafond Wijninckx à 100%. Les présidentes et présidents ont aussi convenu d'examiner les contours d'une collaboration avec le SPF Pensions quant à l'échange et la vérification d'informations pour le calcul des pensions en cas de cumul d'activités professionnelles.
Soyons honnête, on n'atteindra plus jamais 45 ans de carrière
Rachid Madrane était l'invité de 7h50 ce mercredi sur Bel RTL Matin. Il est revenu, au micro d'Antonio Solimando, sur la question de ces fameuses pensions. "Aujourd'hui, la pension moyenne d'un député, c'est 2.456 euros brut indexé", dit-il.
Selon le président du Parlement bruxellois, 7.813 euros brut par mois de pension, ça n'arrivera plus jamais car, pour toucher ce montant, il faut faire une carrière de 45 ans. Or, la moyenne des carrières des députés actuellement est de 2 législatures. "Soyons honnête, on n'atteindra plus jamais 45 ans de carrière."
Pour Rachid Madrane, il faut tendre vers "une harmonisation maximale" des pensions mais surtout, "une harmonisation de tous les statut des députés." Pour lui, la vraie question est de réfléchir et s'interroger sur la place des députés dans notre société. "Il vaut mieux avoir des députés rémunérés correctement - je ne dis pas trop mais correctement -, pour garantir leur indépendance, mais aussi éviter qu'ils soient soumis aux lobbys ou que sais-je", estime le président du Parlement bruxellois.
Le système de plafonnement actuel pour les pensions n'est cependant pas rétroactif pour l'instant. Cela veut dire que les députés qui ont bénéficié de l'ancien style plus avantageux continueront d'en bénéficier au-delà du plafond décidé hier. "On n'a pas la certitude aujourd'hui que des gens qui ont bénéificé d’un système – qui était, je le répète, légal – soit dans l'obligation de rembourser. Il n'y a pas eu de malversation, c’était légal donc, juridiquement, on doit être sûr de ce que l’on fait", justifie-t-il.