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Le secteur aérien n'est pas suffisamment imposé, estime la fédération européenne Transport & Environment (T&E) qui regroupe des associations européennes de défense de l'environnement, comme Bond Beter Leefmilieu (BBL). Si les autorités exigeaient de l'aéronautique une plus grande contribution, cela permettrait notamment de financer des infrastructures de transport moins polluantes.
Les associations ont calculé les rentrées sur lesquelles pourrait compter l'État belge si ce secteur était "correctement" taxé, soit en tenant compte de l'énorme impact sur le climat de l'aéronautique. En Belgique par exemple, il n'y a pas d'impôt sur le carburant, la taxe avion et la TVA sont très basses, et la taxe carbone n'est instaurée que sur les vols intra-européens, explique BBL.
L'organisation estime que la différence entre les recettes réelles et ce qu'une taxation sur le secteur pourrait rapporter si l'on exclut les dispenses actuelles s'élève à 700 millions d'euros en Belgique. "C'est 350 fois le montant que le gouvernement prévoit pour promouvoir les trains de nuit", pointe le BBL. "Comme le trafic aérien poursuit sa croissance, pour dépasser les niveaux d'avant-crise, ce manque à gagner fiscal ne va faire que croître." L'organisation table sur un trou de 950 millions d'euros d'ici 2025.
À l'échelle européenne, les autorités passent actuellement à côté de 34.2 milliards d'euros, selon T&E. Une telle somme permettrait de financer la construction de 1.400 kilomètres de lignes TGV, soit la distance entre Hambourg et Rome, poursuit la fédération.
T&E et BBL plaident pour une imposition plus lourde du secteur aérien. Cela ferait augmenter le prix du ticket d'avion et donc baisser la demande. Avec comme conséquence, une réduction des particules fines néfastes pour la santé, des nuisances sonores et des émissions de CO2.