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Où en sont les discussions autour de la libération d'Olivier Vandecasteele? Voici le contenu d'une entrevue entre Hadja Lahbib et son homologue iranien

Le ministre iranien des Affaires étrangères a évoqué le traité de transfèrement de prisonniers conclu avec la Belgique ainsi que la procédure concernant celui-ci en cours devant la Cour constitutionnelle, durant un entretien avec son homologue belge Hadja Lahbib, a indiqué mercredi cette dernière à la Chambre en réponse à de nombreuses questions. "Mon homologue a fait référence au traité et à la procédure en cours devant la Cour constitutionnelle", a dit Mme Lahbib devant la commission des Relations extérieures.  

Ce traité approuvé par la Chambre en juillet autorise le transfèrement de personnes condamnées à une peine de prison entre les deux pays. L'opposition iranienne en exil a introduit un recours pour obtenir la suspension et l'annulation dudit traité. En décembre, la Cour constitutionnelle a suspendu le texte. L'arrêt sur l'annulation est attendu en principe début mars.

Ce traité permettrait d'échanger le travailleur humanitaire belge Olivier Vandecasteele, détenu en Iran depuis le 24 février, et Assadolah Assadi, diplomate iranien condamné en 2021 à 20 ans de prison pour un projet d'attentat avorté contre un rassemblement de l'opposition iranienne près de Paris en 2018. "À nos yeux, ce travailleur humanitaire est innocent et détenu arbitrairement", a rappelé la ministre.  

Qu'est-ce qui est fait pour obtenir la libération d'Olivier Vandecasteele?

La Belgique n'a pas ménagé ses efforts depuis l'arrestation de M. Vandecasteele. L'ambassadeur belge en Iran a pu rendre sept visites consulaires au prisonnier. Chacune d'entre elles a été le fruit d'"efforts intenses" auprès des autorités iraniennes. La dernière remonte au 4 janvier. Le diplomate a remis à M. Vandecasteele des messages de sa famille et des objets personnels. Il a aussi constaté que l'homme avait fort maigri, mais qu'il avait arrêté sa grève de la faim partielle.

La ministre s'est entretenue à plusieurs reprises avec son homologue iranien. Elle a réclamé à chaque fois la libération du travailleur humanitaire et, dans l'attente, une amélioration de ses conditions de détention. Elle a également convoqué dix fois l'ambassadeur iranien à Bruxelles. Selon des sources de presse, Olivier Vandecasteele a été condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouet pour espionnage. La Belgique n'a pas reçu de l'ambassadeur iranien la confirmation de cette peine ou vu le jugement prononcé au terme d'un procès au cours duquel le travailleur humanitaire n'a pu consulter son dossier ou même être assisté d'un avocat de son choix.

La ministre a toutefois adressé une mise en garde "contre la moindre violence" que celui-ci subirait. Des efforts sont également déployés à l'échelon européen. Plusieurs pays européens subissent la "diplomatie des otages" de Téhéran et avaient inscrit le sujet à l'ordre d'une réunion du conseil Affaires étrangères lundi. Si les Etats membres considèrent que l'Europe doit parler d'une seule voix, il n'est toutefois pas question de "mutualiser les dossiers individuels", a précisé Mme Lahbib.  

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