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Plus d'un million de Belges sont aidants proches, parfois sans le savoir: l'Etat économise "12 milliards € sur leur dos" chaque année

Maxime Delaite, directeur de l’ASBL Aidants Proches était l’invité de la rédaction ce mercredi à 7h50 sur bel RTL. Un mémorandum avec des revendications est remis aujourd’hui aux présidents de partis. 

Les aidants proches en Belgique sont très nombreux et parfois ils ne savent même pas qu’ils le sont. "Ils représentent 12% de la population. Cela fait plus d’un million de Belges. Et bien souvent, ils ne savent pas qu’ils sont aidants-proches parce que pour eux c’est tout à fait normal d’aider un proche. C’est comme être parent, c’est tout à fait normal d’élever son enfant. Être aidant-proche, c’est la même chose", explique Maxime Delaite, interrogé en direct par Frédéric Delfosse. 

Le statut d’aidant proche existe. Il a été reconnu dans lune loi, mais aujourd’hui il s’agit d’une situation de vie que l’on vit à un moment donné. "On peut être aidant proche maintenant. Par exemple, je peux être l’aidant d’un enfant qui est autiste. Vous pourriez être le frère aidant d’une personne handicapée. Cela peut être un parent ou un voisin. Aidant proche, on l’est à un moment dans sa vie que ce soit pour un court ou un long terme. On sera certainement tous un jour aidant proche", prévoit le directeur. 

On est aidant proche quasiment 24h sur 24

La plupart des aidants proches sont des femmes. Un sur quatre est un homme. Ils sont souvent âgés entre 50 et 70 ans. Cela représente une mobilisation d’environ 20h par semaine en moyenne. "Mais souvent beaucoup plus aussi parce que quand on doit se réveiller la nuit, veiller toutes les nuits sur quelqu’un, c’est du temps où on est aidant proche. Et puis il y a toute la charge mentale et morale de se demander si on a bien donné les médicaments. Donc, on est aidant proche quasiment 24h sur 24", souligne-t-il.  

Un congé thématique 

L’association rassemble les revendications demandées par ces personnes. Globalement, elles souhaitent une prise en charge de la réalité des aidants proches car ce statut est reconnu mais pas soutenu. "Il y a une loi qui reconnait l’aidant proche, mais c’est un peu comme une coquille vide. Maintenant il faut donc la remplir avec certains droits. On octroie un congé thématique pour les aidant-proches. Pour les travailleurs, l’Onem octroie une indemnité, mais pour toutes les autres personnes il n’y a aucune aide. Une aide, c’est à peu près 880 euros par mois pour un congé thématique pour une personne à temps plein et on est à environ 400 euros pour un mi-temps avec une durée limitée de 3 mois, renouvelable une fois", détaille le directeur.  

3 milliards économisés pour la Wallonie

Cette aide des proches permet à la société d’économiser une somme assez colossale. Si on devait remplacer tous les aidants-proches aujourd’hui, cela représente un montant important. "Des études internationales montrent qu’on est à 12 milliards d’euros pour la Belgique chaque année, soit 3 milliards pour la Wallonie et un peu moins pour Bruxelles. On est donc à 12 milliards d’euros économisés par les soins de santé sur le dos des aidants proches", souligne-t-il.  

Ce mardi, l’association va donc remettre un cahier avec une quarantaine de revendications pour faire ressortir la réalité et des propositions concrètes. Il sera présenté aux différents présidents de partis. 

Si vous voulez joindre l’asbl en Wallonie, vous pouvez composer le numéro 081 30 30 32. Il existe également un numéro spécifique pour Bruxelles ainsi qu’une adresse email et un site internet avec toutes les informations utiles.  
 

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