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Policier tué à Lodelinsart: "Je ne vois pas d'indication d'erreur", a affirmé la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden devant la Chambre

La ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) est venue ce mercredi matin répondre à la Chambre aux questions des députés à la suite de la perquisition effectuée lundi à Lodelinsart, lors de laquelle un policier des unités spéciales a été tué par le suspect tandis qu'un autre a été grièvement blessé. Si la demande des élus de la commission de l'Intérieur d'avoir une analyse détaillée de l'incident est légitime, a reconnu la ministre, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, a-t-elle prévenu. "Les circonstances de l'incident font l'objet d'une enquête judiciaire et un débriefing opérationnel (par la police, NDLR) doit avoir lieu".

Chaque mission des unités spéciales est préparée minutieusement

La ministre a appelé dès le début de son intervention à éviter la récupération politique de l'incident. "Chaque mission des unités spéciales est préparée minutieusement, sans aucun compromis sur la sécurité et les moyens", a-t-elle assuré à plusieurs reprises. Si l'analyse de risques avait conclu qu'il fallait davantage d'agents pour cette perquisition, celle-ci n'aurait pas eu lieu tant que les conditions requises n'étaient pas remplies, a répété Annelies Verlinden.  

Beaucoup d'élus de la commission de l'Intérieur se sont ouvertement interrogés sur le manque d'effectifs au sein de la police, le cadre organique de la DSU n'étant pas rempli, mais aussi sur le matériel dont disposent ces policiers. Les gilets pare-balles étaient-ils bien aux normes?, ont-ils demandé, aussi bien depuis les rangs de l'opposition (VB en tête) que de la majorité.    

Annelies Verlinden a réitéré toute sa confiance en la police fédérale et les membres de la DSU, assurant que l'opération n'aurait certainement pas eu lieu si tous les voyants n'étaient pas au vert. Quant à l'âge des gilets pare-balles utilisés, "je n'ai pas cette information", a-t-elle précisé. Mais toute veste de protection de ce type comporte des "zones vulnérables", essentielles pour que le porteur puisse se mouvoir, a-t-elle expliqué.  

Le recrutement et la formation prend du temps

Le recrutement et la formation, certainement pour des policiers spécialisés comme à la DSU, prend du temps, a finalement souligné la ministre. C'est également le cas pour les efforts d'allocation optimale des ressources et du matériel. Mais la DSU suit un "chemin de croissance", comme convenu en 2022, a indiqué Annelies Verlinden. Il vise un remplissage à au moins 90% du cadre cette année, et cet objectif sera atteint, a-t-elle affirmé.    

Fin février, la DSU avait une capacité de 546 personnes, sur un cadre organique complet de 640 (537 opérationnels et 103 administratifs). Vingt-trois nouveaux membres du personnel doivent commencer dans les prochains mois, 13 autres s'y ajoutent, qui ne connaissent pas encore leur date d'entrée, tandis que 17 embauches sont en cours, a-t-elle détaillé.

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Verlinden s'explique devant la Chambre
"Pas d'indication d'erreur"

"Je ne vois pas d'indication d'erreur dans la préparation, dans le dispositif ou dans les choix faits", dit Annelies Verlinden. "Il s'agissait de 15 personnes pour arrêter un homme. Ce n'est pas moi qui tranche mais les experts du terrain. Il y aura une analyse approfondie."

Concernant les policiers "ripoux"

"Dans une grande organisation, tout le monde ne prend pas les choses au sérieux et nous devons agir contre ce genre de choses", dit la ministre. "Les syndicats n'ont pas non plus intérêt qu'il y ait des pommes pourries dans l'équipe."

Le lien entre le dossier des 3 policiers de Charleroi

Annelies Verlinden affirme avoir lu la communication du procureur indiquant qu'il y aurait peut-être un lien entre la fusillade de Lodelinsart et l'arrestation des 3 policiers "ripoux" de la zone locale de Charleroi. "On ne peut pas conclure que ce lien est la base d'un contact entre un des policiers et la fusillade", dit la ministre. "Je ne peux pas confirmer que le suspect de Lodelinsart aurait été averti. J'ai également posé ces questions. Je veux aussi le savoir mais je ne connais pas tous les détails."

"Les ressources publiques sont limitées"

"On a presque 50.000 policiers en Belgique, ce qui n'est pas peu", dit Annelies Verlinden. "Nous n'avons jamais eu autant d'effectifs. Il s'agit de les armer le mieux possible pour une mission efficace.

"Mais les ressources publiques sont limitées et nous devons faire de notre mieux pour qu'elles soient investies de la façon la plus efficace possible", dit la ministre de l'Intérieur. 

"Nous ne sommes que 28h après"

Annelies Verlinden indique qu'à l'heure actuelle, elle ne peut pas encore donner toutes les informations concernant les événements de Lodelinsart. "Nous ne sommes que 28h après. Il y a encore des informations qui relèvent de l'enquête", dit-elle.

"Est-ce qu'on a au niveau de la DSU des policiers qui sont surmenés?"

Denis Ducarme, député fédéral MR, s'est notamment exprimé. "Alors évidemment, il y a des questions qui se posent et moi je comprends naturellement d'emblée que vous ne puissiez pas remplacer le pouvoir judiciaire ou même le comité P. L'enquête doit se poursuivre, on a une réunion d'ailleurs de la commission d'accompagnement du comité P cet après-midi où on va demander au comité P un rapport sur ce qui a conduit à l'interpellation de ces trois policiers et aussi s'il y a un lien entre les deux opérations", a déclaré le libéral.

"C'est clair qu'à partir du moment où une opération a eu lieu à Charleroi pour interpeller des policiers dans le même temps la perquisition donc le même jour, à la même heure, dans la même ville, on supposait en effet qu'il y ait des liens et c'est ce à quoi tendent les informations, tendent les informations qu'on a pu lire dans la presse", a-t-il ajouté. 

"Alors vous l'avez indiqué, le cadre n'est pas plein au niveau de la DSU. Vous l'avez indiqué avec transparence, vous nous indiquez qu'on est à 90%. Moi ce que j'aimerais quand même que vous nous indiquiez, c'est peut-être compte tenu du fait que le cadre est incomplet, ce que ça implique en termes de suppléments horaires et en termes de capacité, que vous puissiez nous le dire. Est-ce qu'on a au niveau de la DSU des policiers qui sont surmenés ou pas ?", demane Denis Ducarme à la ministre.  

Les députés prennent la parole

Les députés ont commencé à questionner la ministre suite à son introduction. Certains ont notamment demandé plus d'informations concernant le lien entre les policiers de Charleroi interpellés et la perquisition à Lodelinsart. D'autres ont remis en cause le matériel et les moyens des unites spéciales de la police. 

"Leur travail 24h/24 contribue à notre sécurité à tous"

"Je voudrais conclure en m’adresssant spécifiquement à ces unités spéciales. Leur travail 24h/24 et 7 jours sur 7 dans les circonstances les plus imprévisibles contribue fondamentalement à la sécurité de notre société à tous et je voudrais les remercier", a conclu la ministre lors de son introduction.  
 

"Le risque zéro n’existe pas"

"Je peux vous assurer que chaque mission des unités spéciales de la police est préparée minutieusement selon les procédures requises", a soutenu Annelies Verlinden. "Tant que les conditions requises ne sont pas réunies, aucun dirigeant n'envoie des troupes" sur le terrain, a assuré la ministre. "Mais le risque zéro n’existe pas, même s'il est réduit au minimum".  

"Mes sincères condoléances"

Annelies Verlinden a commencé son intervention en offrant à nouveau ses "condoléances les plus sincères" et ses "pensées vers les familles" des victimes de la fusillade à Lodelinsart. 

"C'est une épreuve incroyable pour toute la famille de la police et par extension toute la société", a ajouté la ministre de l'Intérieur. 

Des explications en commission de la Chambre

La ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden, doit s'expliquer ce mercredi dès 10h en commission de la Chambre pour répondre aux questions des députés après le décès d'un policier à Lodelinsart.
 

 

 

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Commentaires

4 commentaires

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  • On en fait une histoire politique alors qu'il s'agit d'un fait incontrôlable. Que les ministres s'occupent chacun de leur fonction et tout ira déjà mieux. Ils doivent rendre des comptes au peuple et non à leurs collègues.

    roger rabbit
     Répondre
  • On peut se poser la question vu l'état de la Wallonie si Haïti est si loin.

    Andre Melin
     Répondre
  • l'erreur viendrait du fait que les policiers intervenants n'ont pas pris les mesures de sécurité adéquates, en effet quand on intervient sur une zone à très gros risque (ici une ou des personnes susceptibles d'être armées jusqu'aux dents avec armes de guerre) on utilise les gros moyens à savoir grenade assourdissante, incapacitante ! on ne se lance pas dans la mêlée sans ce type de précaution ! donc pour moi il y a eu une erreur de jugement!

    thierry VanBrussel
     Répondre
  • Pourquoi une commission parlementaire s'occupe des enquêtes en cours ? Que tous ces parlementaires condescendants s'occupent de leur fonctions dans leur poste respectif et tout ira mieux en Belgique!

    Jean-Marc Jacquiez
     Répondre