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Paul Magnette demande la démission du bureau politique du Parlement de Wallonie. La requête du président du Parti socialiste vise aussi le président de l’assemblée, le socialiste Jean-Claude Marcourt, ainsi que la première vice-présidente du Bureau politique Jacqueline Galant (MR), le vice-président Manu Disabato (Écolo), et les secrétaires Sophie Pécriaux (PS) et Sybille Coster-Bauchau (MR).
Pourquoi demander la démission ce vendredi soir? Nous avons posé la question à Paul Magnette en direct dans le RTL INFO 19H. "Ce n'est pas une question de personne, et rien n'a changé. J'ai dit hier et je redis aujourd'hui: c'est une responsabilité collective. Au départ, le problème vient fondamentalement du greffier pour des questions de gestion du personnel tout à fait inacceptables. Il y a d'ailleurs des plaintes et c'est à la justice de se prononcer. Sur des questions de gestion de l'argent public, notamment pour des travaux qui n'ont pas été contrôlés, là aussi c'est la responsabilité du greffier. Mais le greffier est contrôlé par une autorité politique, qui est le bureau du Parlement, composé de cinq membres. Ce bureau, il aurait dû contrôler ce haut fonctionnaire. Ça n'a pas été fait. Je pense qu'à un moment donné, on doit tirer les conséquences politiques et se dire que ce bureau devrait présenter sa démission. Être remplacé par un autre bureau, qui soit ouvert également à l'opposition", a réagit le président du PS.
Reste à voir quelle sera la réaction des autres partis politiques, principalement des alliés au gouvernement du PS: le MR et Ecolo. "Je pense que pour le bien de la Wallonie. Pour le bien de la politique en général, il faut pouvoir reconnaître qu'il y a eu une faute. Qu'il y a eu une responsabilité politique. Même si les règles ont été parfaitement respectées. Il n'y a rien d'illégal qui a été fait. Mais les règles ne sont plus adaptées et l'application des règles n'a pas été suffisamment contrôlée. Il faut en tirer les conséquences politiques et il faut qu'une nouvelle équipe établisse de nouvelles règles et la totale transparence", a encore déclaré Paul Magnette.
Un voyage qui coûte cher
La demande résulte de la polémique autour du greffier de l’institution wallonne. En novembre 2021, Frédéric Janssens et Jean-Claude Marcourt passent 4 jours à Dubaï dans le cadre de l'Exposition universelle. Entre vols en business class et guide privée pour la durée du séjour, le coût de cette mission, révélé par le Soir, frôle les 20.000 euros.
Jeudi, Paul Magnette avait considéré que M. Marcourt n'avait commis "aucune faute personnelle". "L'ignorance ici n'est pas une faute". En revanche, le greffier mis en cause "a abusé de la confiance donnée" en s'octroyant des avantages "tout à fait inacceptables". "On a fait trop confiance à un homme qui donnait toute l'apparence de la rigueur", avait-il déclaré sur le plateau de Jeudi en prime.
Ecolo estime la position de Marcourt "intenable"
Ecolo estime vendredi soir que la position de Jean-Claude Marcourt à la présidence du Parlement de Wallonie est devenue "intenable après les révélations des dépenses de la mission de Dubaï et la mise en danger de la crédibilité du Parlement", mais sans suivre toutefois l'idée du président du PS d'une démission collective du Bureau de l'assemblée wallonne.
Dans un communiqué, les Verts estiment que le "travail important d'assainissement et de réforme a été entamé depuis plusieurs mois" au sein de l'assemblée doit être "finalisé et élargi à plusieurs chantiers déjà identifiés". Ecolo cite notamment l'extension du Bureau aux groupes de l'opposition et publicité de ses décisions, le recadrage des missions parlementaires à l'étranger et de leurs dépenses et renforcement de leur publicité, ainsi que la réduction des indemnités des parlementaires.