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21 piscines olympiques d’eau potable perdues chaque jour dans la nature en Wallonie: voici comment lutter contre ces fuites

Chaque année, des dizaines de millions de m3 d’eau potable sont gaspillés dans la nature. La faute à des fuites difficiles à détecter sur les 40.000 kilomètres de conduites d’eau de la Wallonie. Un gaspillage qui a un coût qui est répercuté sur la facture des consommateurs. Depuis quelques années, la Société wallonne des eaux développe de nouvelles techniques pour détecter et colmater ces fuites.

Une piscine olympique, c’est une quantité d’eau phénoménale : 50 mètres de long, 25 mètres de large et 3 millions de litres d’eau. Chaque jour, en Wallonie, on perd 21 de ces bassins dans la nature.

Thierry Dubois est un détective un peu particulier. Son métier : détecter les fuites d’eau potable sur le réseau de la Société wallonne des eaux. Notre équipe l'accompagne en mission : il s’agit de trouver une explication à une soudaine surconsommation d’eau dans un quartier à Aywaille, en province de Liège. "On doit chercher une fuite sur une distance de plus ou moins 10 km de conduites", explique Thierry Dubois.

Pour trouver la fuite, Thierry utilise ses oreilles et un système "d’écoute": "Si on n’entend rien, c’est qu’il n’y a rien du tout. Si on entend le bruit caractéristique d’une fuite, on sait qu’il y a quelque chose sous la partie sur laquelle on se trouve".

Plus il s’approche de la source, plus ses appareils sont précis. Après quelques minutes, Thierry est formel, la fuites est située juste sous ses pieds. "Il faut aussi une bonne oreille, c’est sûr", convient-il. 

Depuis 2018, la Société wallonne des eaux équipe chaque nœud de son réseau de dataloggers : des compteurs intelligents qui enregistrent et transmettent au siège central toutes les nuits la consommation d’eau de chaque zone. 

20 € par an par ménage

"On peut grâce à cela détecter rapidement une consommation anormale. Et c’est le cas ici, On devrait normalement avoir une consommation de 2m3/heure en ce moment sur la zone et en réalité, pour le moment on en mesure 4,5", précise Benoît Moulin, le porte-parole de la SWDE.

Autrement dit, chaque heure, 2.000 litres d’eau potable sont déversés dans le sous-sol de cette rue. Une perte qui, avant, était totalement invisible. Les indications de Thierry étaient justes. Après quelques minutes de recherche, les ouvriers de la SWDE localisent la fuite. 

Cette surveillance des 40.000 kilomètres de conduites wallonnes permet d’intervenir plus rapidement et ainsi éviter les dégâts en cascade. "L’eau, elle creuse son chemin, elle peut excaver le sol et donc cela peut avoir pour conséquence des dégâts importants sur nos installations, mais aussi des effondrements de voirie, des dégâts au voisinage, ...", détaille Benoît Moulin.

Ces fuites sont causées la plupart du temps par des mouvements de terrain naturels. Une perte qui coûte environs 20 € par an par ménage.  

"Cela fait partie des coûts engendrés par la production et la distribution d’eau potable. Et si on parvient à réduire ces coûts, forcément c’est bon pour la facture", pointe encore le porte-parole de la SWDE.

Depuis l’installation des dataloggers, le nombre de réparations de fuites a doublé sur le réseau de la Société wallonne des eaux.
 

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