Accueil Actu Belgique Société

Anne-Chantal a été l'un des bébés arrachés à leur mère par des religieuses: "Ce sont des blessures qui restent"

Retour sur le scandale que l'on évoquait hier : celui des 30.000 bébés arrachés à leur mère et vendus par des religieuses jusque dans les années 80. Nous avons pu recueillir les témoignages de deux de ces bébés de l'époque, deux femmes : l'une est wallonne, l'autre flamande. Elles sont aujourd'hui à la recherche de leurs mères biologiques.

Anne-Chantal a été adoptée sous X en 1963 et elle nous accueille dans son manège, où elle organise des activités pour enfants. "Comme tous les enfants adoptés, on a cette espèce 'd'abandonite' aigue, on a ce besoin d'aider ceux qui en ont besoin", dit-elle.

Ses parents étaient mariés depuis 7 ans lorsqu'ils se sont tournés vers l'adoption. "Ils sont allés me chercher en France et ils sont revenus avec un petit bébé sous le bras", explique-t-elle, platement.

Anne-Chantal grandit dans une famille aimante, mais des souffrances persistent. "Ce sont des blessures qui restent. Étant maintenant mère de trois enfants, se dire que je puisse vivre sans savoir ce que devient mon enfant, c'est inimaginable". 

Un chemin difficile

Lieve a également été adoptée, et cela fait maintenant une dizaine d'années qu'elle cherche sa mère biologique. Dans une lettre, elle a pu avoir un contact avec elle. "Tu as l'air d'être une personne aimante, qui a été élevée avec beaucoup d'amour, dans un foyer chaleureux. Maintenant, tu voudrais me rencontrer, mais je ne veux pas, je ne peux pas subvenir à tes besoins", écrit la mère biologique de Lieve.

Sa mère biologique est traumatisée par les circonstances de l'accouchement. "Ils l'ont endormie et quand elle s'est réveillée, ils lui ont montré un bébé mort", explique-t-elle. "Elles lui ont dit que c'était mieux comme ça, que le bébé soit mort".

Malgré les réticences de sa mère, Lieve garde espoir de la rencontrer un jour. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous