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Après plusieurs semaines de fermeture et autant de grogne sociale, l'usine bruxelloise du constructeur automobile Audi a pu redémarrer comme prévu ce mardi, a indiqué le porte-parole de l'entreprise, Peter D'hoore. L'équipe du matin chez Audi Brussels prend son service à 6h. Outre la reprise du travail, la journée de mardi sera marquée par un nouveau conseil d'entreprise extraordinaire, le 3e depuis l'annonce de restructuration début juillet.
Le travail reprend progressivement et sur base volontaire ce mardi matin chez Audi Brussels. Dans le même temps, un 3e conseil d'entreprise (CE) extraordinaire aura lieu dans la matinée, où la direction pourrait présenter ou clarifier des projets alternatifs pour l'usine forestoise.
Ce mardi marque la reprise progressive sur base volontaire du travail au sein d'Audi Brussels, à l'arrêt depuis le 9 juillet et l'annonce de la restructuration. Au total, quelque 300 personnes sont attendues. A 6h, une trentaine d'ouvriers sont entrés dans l'usine. Des sous-traitants bloquent l’entrée principale, mais il y a six autres entrées alternatives, donc les ouvriers arrivent à rentrer, indique Dominique Bray (CNE).
Les syndicats estiment que 80% des travailleurs qui étaient attendus tôt ce mardi sur le site sont bien arrivés dans l’usine. "Toute à l’heure, j’étais devant l’entrée principale, le parking n’est pas très grand mais était rempli. La plupart des travailleurs sont arrivés entre 5h30 et 6h puisque leur horaire, leur shift commence à 6h", rapporte notre journaliste Lise Cassoth en direct à 7h sur bel RTL.
"J’ai pu discuter avec certains d’entre eux. Ils m’expliquent que leurs sentiments sont partagés. D’un côté, ils sont contents de pouvoir retrouver le chemin du travail puisqu’ils n’avaient plus mis les pieds dans l’usine depuis le 9 juillet. De l’autre côté, il y a quand même toujours cette inquiétude qui plane au-dessus d’eux. Vont-ils garder leur travail ou pas ?", relaie notre journaliste.
Les ateliers de tôlerie et de peinture sont les premiers à se remettre en route ce mardi. Demain, les ateliers de montage, de production des batteries et d'assemblage final suivront. Cela représente le gros de l'entreprise, d'après Pascal Delbrulle, délégué FGTB.
Cette relance dépendra cependant aussi de la fourniture des pièces par les sous-traitants d'Audi Brussels, à propos desquels les syndicats n'ont aucun retour, la direction de l'usine les renvoyant vers la direction de ces sous-traitants.
Un 3e conseil d'entreprise (CE) extraordinaire
Au lendemain de la manifestation à Bruxelles pour soutenir les travailleurs d'Audi Brussels, un 3e conseil d'entreprise (CE) extraordinaire, organisé dans le cadre de la phase 1 de la loi Renault sur les licenciements collectifs, est prévu de 10h00 à 13h00. Audi a annoncé le 9 juillet dernier son intention de restructurer l'usine bruxelloise, laissant planer la menace d'une fermeture et la suppression potentielle de 1.500 emplois dès octobre prochain, puis de plus de 1.100 autres l'année prochaine.
Les syndicats auront l'occasion d'encore y poser des questions et espèrent des réponses de la direction, notamment sur des pistes alternatives pour le site. "On sait qu'il y a des pistes pour trois investisseurs ou repreneurs. Et nous n'avons toujours pas d'infos concrètes sur une société asiatique et sur son degré d'intérêt", préface Pascal Debrulle, délégué FGTB.
Du côté de Ludovic Pineur, le secrétaire permanent de la CNE Industrie, on attend des "alternatives concrètes, crédibles et réalistes".