Chez Delhaize, le taux d'absentéisme du personnel augmente: "Au niveau mental, c'est compliqué", reconnaît un employé

Notre équipe RTL info est allée à la rencontre d'un travailleur, renommé Jean. Jean est employé chez Delhaize depuis plus de 20 ans. Il aime son métier mais cette semaine, impossible pour lui d'aller travailler. Son médecin lui a donc proposé un arrêt maladie. "Il voyait bien l'état dans lequel j'étais et qu'il fallait pouvoir prendre de la distance", explique-t-il. "Une semaine et demie après, j'ai été le voir pour lui dire que je préférais avoir un certificat parce je ne savais pas comment je pouvais réagir au niveau du boulot. J'étais très triste et enragé à la fois…."

Comme lui, de nombreux travailleurs de chez Delhaize sont actuellement sous certificat. Dans certains magasins, cela concerne 50 à 70% du personnel. "Ils sont pas sous certificat parce qu'ils ne sont pas d'accord", poursuit notre témoin. "C'est parce que l'annonce les a mis hors d'eux et qu'ils sont révoltés par rapport à ça et que leur santé va pas bien. Au niveau mental, c'est compliqué. Même ceux qui travaillent, à leur niveau, ils sont obligés de travailler mais le cœur n'y est pas."

Pour les syndicats, cette situation n'est pas étonnante après neuf semaines de grèves, de blocages et de négociations infructueuses. "C'est clair qu'un état de stress continu depuis le 7 mars, c'est pas du tout surprenant pour un être normalement constitué", analyse Myriam Djegham, Secrétaire Générale Commerce CNE. "Le stress, la violence, le mépris et l'absence de perspectives, c'est quelque chose qui nuit à la santé globale des travailleurs."

Des extras recrutés

De son côté, la direction de Delhaize relativise: "On a plus d'absence qu'en temps normal mais c'est en train de se normaliser", affirme Roel Dekelver, le porte-parole de Delhaize. "On recrute des extras quand le personnel est trop peu nombreux donc cela n'a pas d'impact sur le fonctionnement des magasins."

Le lundi 22 mai, une manifestation nationale est organisée en front commun contre le dumping social et pour le droit de grève.