Constat alarmant à Bruxelles: 3 personnes sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté

Près de trois personnes sur dix (28%) vivaient sous le seuil de risque de pauvreté en Région bruxelloise l'an dernier, contre 8% en Flandre et 15% en Wallonie. C'est ce qui ressort du Baromètre social publié par l'Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale.

Les inégalités sociales sont particulièrement marquées dans la capitale et accélérées par les dépenses liées au logement. Ainsi, les 10% des Bruxellois avec les plus faibles revenus consacrent plus de 45% de leurs revenus aux dépenses de logement. Certains doivent ainsi vivre avec 9€ par jour alors que les plus nantis vivent avec 100€ par jour.

Dans la capitale toujours, les personnes pauvres y sont plus pauvres et les personnes riches, plus riches. Les 10% de la population avec les plus bas revenus vivent avec moins de de 985€ par mois contre moins de 1.250€ dans l'ensemble du Royaume. À l'inverse, les 10% des plus aisés vivent avec + de 4.120 euros par mois à Bruxelles, là où il n'est que de 3.735€ en Belgique.

Aux Restos du Cœur de Saint-Gilles, 144.000 repas ont été distribués l'an dernier. Cela représente une augmentation de 7% en un an. 

Rami, 31 ans, est Tunisien. Il travaille comme déménageur, mais il ne sait pas se nourrir ou s'habiller. "Je ne suis pas content de manger pour un euro, mais je n'ai pas le choix", dit-il. 

Sans papier, impossible pour lui de trouver un boulot fixe : "Les personnes ici n'ont pas besoin d'endroit pour manger, ils ont besoin de travail. Il y a du travail, mais tu n'arrives pas à travailler sans papier", ajoute-t-il.

Notre équipe a également rencontré Pedro : il vit dans la rue et se nourrit dans les poubelles des grandes surfaces. C'est la première fois qu'il franchit les portes des Restos du Cœur. "C'est bien de manger pour un euro. Manger chaud, ça fait du bien", lance-t-il. Durant 14 ans, il a été réceptionniste dans les grands hôtels, mais il a tout perdu. "Je suis sans revenu, sans CPAS, sans mutuelle, sans rien du tout. J'ai perdu ma maison, j'ai été radié. C'est très compliqué, confie-t-il.

À Bruxelles, les 10% de la population avec les plus bas revenus ont moins de 185 euros par mois.