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Les magasins Makro de Belgique sont ouverts pour la dernière fois ce vendredi, jusqu'à 15h00, avant de fermer définitivement. Les syndicats sont présents dans tous les magasins pour soutenir le personnel. "La plupart des produits sont partis, l'ouverture est donc pour la forme", précise Wilson Wellens du syndicat libéral CGSLB.
Beaucoup de rayons sont vides et peu de produits sont disponibles en raison d'une forte fréquentation des magasins cette semaine, explique le syndicaliste. "Les gens prenaient les produits avant qu'ils ne puissent être placés dans les rayons et il y a aussi eu des vols."
Des employés révoltés, déçus
Au total, près de 1.400 personnes vont perdre leur emploi. La colère et le désarroi animent aujourd'hui les membres du personnel : "Ça faisait des années qu'on nous menait dans des restructurations. Je pense que les choix ont été très mauvais pour l'enseigne, ou alors c'était voulu pour un montage", regrette Alan, employé depuis 22 ans.
Les employés ont l'impression d'avoir été abandonnés par leur employeur. Maurice, qui a travaillé chez Makro durant plus de 35 ans, est dévasté.
"C'est honteux, mais c'est comme ça, on ne sait rien dire d'autres", déplore-t-il. "Une page se tourne. Mes collègues et moi, on va se retrouver les poches vides. La plupart de mes collègues ont plus de 40 et retrouver un job, ce ne sera pas évident".
Le grossiste en restauration Metro pourrait, lui, - et contrairement à Makro - survivre grâce à une vente au groupe néerlandais Sligro, sauvant quelque 500 emplois.
Devant le magasin Makro de Lodinsart, le parking est rempli et les clients affluent pour profiter des dernières promotions, jusqu'à 90% de réduction sur les articles ; 20 à 25 personnes faisaient déjà la file devant le magasin avant même l'ouverture des portes. Certains étaient là pour faire leurs adieux au magasin : "Nous sommes voisins et nous faisions souvent nos courses ici. Ça va vraiment nous manquer. Le personnel était gentil, on était attachés à ce magasin", se souvient une cliente.
Les rayons du magasin vidés
Les images fournies par des employés du magasin montrent des allées complètement vides. Certains clients ont même pénétré dans les bureaux du personnel pour emporter un ordinateur. Une situation que regrettent les employés : "Le client qui vient tout dévaster, ce n'est pas un client habituel. Ce sont des clients qui attendent les bonnes affaires. Là, c'est très difficile parce que ne sont pas des gens qu'on voit au quotidien. Peut-être que si ils étaient venus, ça aurait fait fonctionner notre magasin !" se dit Geneviève, employée depuis 41 ans.
À 14h, il n'y a plus rien à vendre, le magasin ferme donc une heure plus tôt. Certains clients ne comprennent pas et tentent de rentrer dans la grande surface par la sortie. La police doit donc intervenir.
Les travailleurs manifestent dans le magasin
Dans les rayons du Makro de Lodelinsart, les employés brandissent des pancartes : "Liquidation totale sur le personnel", peut-on lire. Ils parcourent ensemble, une dernière fois, l'allée centrale du magasin, avant de se regrouper sur le parking.
Dehors, les travailleurs boivent un verre, brûlent des palettes et leurs vêtements de travail. "On se retrouve entre nous, un petit peu comme une réception après un enterrement. On est là, on partage, on se rappelle de bons souvenirs. On a envie de décompresser aussi par rapport à tout ce qu'on a vécu ces derniers mois. On est ensemble, unis, solidaires. C'est une famille qui est meurtrie", déplore Denis Staatje, employé depuis 3 ans, et délégué CNE.
Les travailleurs devraient percevoir leur salaire jusqu'à la fin de la procédure de réorganisation judiciaire, prévue à la mi-janvier.