Timothée est arnaqueur. Il poste de fausses annonces sur des sites français et soutire ensuite de l'argent aux acheteurs. Sa dernière arnaque : Sophie. Elle pensait acheter une voiture d'occasion à Montpellier, elle lui a envoyé 500 €. Le magazine "Exclusif" est allé à sa rencontre.
Timothée vient du Bénin et via Leboncoin, il vend de fausses voitures d'occasion en France. Sa méthode est très simple : utiliser une carte SIM française, envoyée par un de ses complices, ainsi qu'un VPN, un logiciel qui lui permet de changer sa localisation. "Je prends mon vol Air France" rit-il.
Il publie presque tout le temps la même annonce, celle d'une Honda Civic, un modèle très recherché pour sa rapport qualité-prix. Il publie ensuite son annonce et décide de la localiser à Montpellier.
Quelques heures, plus tard, en France, Sophie mord à l'hameçon. "Elle veut prendre des renseignements sur l'état de la voiture".
Pour rassurer la potentielle acheteuse, il se fait passer pour Clara, mère d'une petite fille. Dans le message qu'il envoie à Sophie, il n'hésite pas à jouer sur les sentiments : "Je suis une femme célibataire qui a un enfant, je dois subvenir aux besoins de mon enfant".
Thimothée affirme fièrement, que cette méthode, c'est de la manipulation. Lorsque Sophie tente de négocier le prix du véhicule, Thimothée le négocie. Il n'en a pas besoin, puisque son objectif n'est pas de vendre cette voiture. Il le fait pour rester crédible. "On ne se presse pas, c'est de la patiente. Tu attends, jusqu'à ce qu'elle morde à l'hameçon" explique-t-il.
Lorsque la femme lui parle du paiement, Thimothée est ravi. C'est là que les choses sérieuses commencent. La méthode de l'arnaqueur est bien huilée : Sophie lui demande de voir le véhicule, aucun souci. Elle doit juste prouver qu'elle a les fonds nécessaires.
Il lui demande d'acheter une carte prépayée créditée de 500 euros. Pour pouvoir récupérer cette somme, il faut un code que Sophie possède. L'arnaque commence alors réellement.
Il demande à la Française de faire vérifier cette carte sur un "site spécialisé". Il lui envoi alors un faux site, que son complice a préalablement créé, où elle devra rentrer son code.
"Si elle rentre dans le site, elle fait ce que je lui demande de faire. Elle est foutue". Sans le savoir, Sophie donne accès à ses 500 € à Thimothée.
Thimothée explique la logique des arnaqueurs : "Le peu qu'ils ont, toi, tu veux le soutirer". Son mantra est "je vole, je triche, je blesse", peu importe la situation de la personne qu'il arnaque.
Sans scrupule, le jeune homme affirme quand ces arnaques "peuvent parfois les pousser à se suicider".
Retrouvez l'intégralité du reportage ce mardi soir à 20 h 25 sur RTL tvi et sur RTL Play.
Bah je désapprouve mais à partir du moment où on laisse faire alors que les politiques sont au courant et ferment les yeux, pourquoi se priver? Qu’on ne le dise pas qu’il est impossible de tracer un flux bancaire?
Simon Cussonnet