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Les téléphones de plusieurs policiers et magistrats belges ont été piratés par des logiciels espions. Le juge Claise fait partie des juges visés. Plusieurs sources nous le confirment, mais personne ne veut donner de détail sur ce dossier sensible. Comment peut-on pirater un téléphone portable et à quoi les pirates peuvent-ils avoir accès ?
La crainte se confirme après plusieurs analyses approfondies de téléphones menées par la cellule spécialisée de la police fédérale.
Un logiciel espion est présent dans de nombreux portables. A ce stade, il est encore difficile de déterminer le nom précis de celui-ci. Seule certitude : les données les plus confidentielles sont accessibles et plus encore.
"Il peut remplacer en quelque sorte l’utilisateur. Il peut donc ouvrir la caméra ou votre micro à votre insu alors que vous pensez qu’ils ne sont pas ouverts. Il peut copier tous les fichiers en temps réel que vous êtes en train de consulter ou en train d’écrire", explique Jean-Jacques Quisquater, chercheur en sécurité informatique à l’UCLouvain.
Les personnes directement touchées sont des policiers, des magistrats, des procureurs ou des juges d’instruction. Michel Claise en fait partie. Il est connu pour traiter des dossiers très sensibles comme celui du Qatargate. Aucun lien direct ne peut par contre être établi entre les deux car certains appareils seraient infectés avant l’ouverture de cette affaire.
"On ne le détecte normalement pas. C’est un logiciel qui peut se détruire en cas de nécessité et en plus de ça, il peut ressusciter à votre insu alors que vous croyez avoir tout nettoyer", indique Jean-Jacques Quisquater.
Selon nos informations, des consignes de sécurité de plus en plus fermes sont transmises à différents niveaux de pouvoir. Les téléphones sont de plus en plus bannis des réunions les plus importantes pour éviter toute fuite de données sensibles.