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"J'aimerais revoir ma maison, mes copains, mon école...": des enfants placés le sont à l'hôpital, plutôt qu'en famille ou en centre d'accueil

Les acteurs de la protection de la jeunesse manifestaient ce jeudi midi à Mons. Ils dénoncent les conditions d'accueil des enfants placés: beaucoup doivent être hébergés dans des hôpitaux, faute de place ailleurs et les services sont eux-mêmes débordés... Comment cela se passe-t-il sur le terrain? Réponse à l'hôpital Ambroise-Paré de Mons.

Cinq enfants et cinq situations difficilee, aucune solution, et ce depuis des années et qui s'amplifie encore aujourd'hui… 

À l'hôpital Ambroise-Paré de Mons, Lola* est un tout petit bébé de trois mois. C'est là qu'elle vit depuis sa naissance, faute de place ailleurs, dans un centre dédié ou dans une famille d'accueil. "C'est complètement révoltant", dénonce Virginie Fabrizio, psychologue en pédiatrie.

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"Elle est ici, maintenant, chez nous, sans famille, en attente d'un endroit qui pourra l'accueillir et qui pourra prendre soin d'elle, lui permettra de grandir comme elle en a besoin, de lui donner des bras, qui vont la rassurer…", explique cette professionnelle de santé. "Le milieu hospitalier tente de pallier, essaye de répondre à ses besoins, mais c'est une illusion évidemment…" 

"Je suis triste"

Les situations comme celles de Lola sont déchirantes pour le personnel hospitalier qui tente de faire face. Dans ce même établissement, il s'occupe d'une fratrie qui est également là depuis trois mois. "Ça m'énerve, je suis en colère, je suis triste, j'aimerais bien rentrer chez moi, revoir ma maison, mes copains, mon école…", lance l'un des membres de cette famille. 

L'hôpital doit se débrouiller pour organiser les cours, revoir l'emploi du temps, adapter les locaux et trouver du matériel afin d'assurer un suivi pour les enfants… Sans aucune aide financière supplémentaire. "Ils sont déscolarisés, ils ne peuvent pas sortir, on les coupe de tous leurs besoins pour leur âge", indique Marie-Béatrice Vanderpas, psychologue en pédiatrie au CHU Ambroise Paré. "Tous les droits de l'enfant ne sont pas respectés dans le sens où on ne veille pas à ce qu'ils soient suffisamment dans les éléments qui permettent un développement sain et corrects pour eux…" 

Emilie*, elle, est dans le service car elle attend une place dans un centre de pédo-psychiatrie: "On est perdu parce qu'on ne sait pas trop où on va, ce qu'on doit faire, ce qu'on doit en penser et pour nous les enfants qui ont un mal-être psychologique, ça nous stresse encore plus…", raconte-elle à notre caméra.

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Autre problème de taille: les virus et maladies qui circulent dans ce milieu fermé. En trois mois, les enfants ont attrapé la varicelle, la bronchite, la grippe et la gastro… 


* les noms donnés sont des noms d'emprunt

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  • Ils ne peuvent pas être logés au Palais de Laeken?

    Jean Valjean
     Répondre