"La drogue est toujours plus forte que vous": Nicolas, ancien toxicomane, avait sombré dans la violence

Après la mort de Cathy Dubois à Tournai, sans doute tuée par un toxicomane, une question résonne : "Les personnes qui se droguent sont-ils un danger pour les autres ?".

Nicolas, âgé de 35 ans, a connu une jeunesse marquée par la prise de substances dès l'âge de 18 ans. Ce qui aurait dû être une période d'insouciance s'est rapidement transformé en une descente aux enfers. 

À l'époque, Nicolas est à l'école et veut devenir boucher, pourtant très vite, il tombe dans la drogue. "J'étais en plein dans la jeunesse, là où je dois profiter un maximum de la vie. Quand on est jeune, on se croit invincible, on pense que rien ne peut nous arriver", confie-t-il.

Son parcours dans le monde de la drogue commence avec la cigarette, puis le cannabis. "Après, on a passé à un stade. J'ai commencé l'héroïne, la cocaïne" témoigne ce Liégeois. 

"J'ai fait du mal à mes proches. J'ai perdu mon papa. Je savais qu'il n'en avait plus longtemps. Je n'ai même pas pris soin de mon papa", avoue-t-il avec émotion. La drogue devient alors sa priorité, reléguant tout le reste au second plan.

Lui qui se pensait "plus fort que la drogue, mais la drogue est toujours plus forte que vous". Cette spirale destructrice le mène à des actes qu'il ne se serait jamais cru capable de commettre auparavant. Sous l'emprise des stupéfiants, Nicolas se retrouve impliqué dans trois vols à mains armées. 

Armé d'un couteau de scie, il s'est rendu dans une boulangerie qu'il connaissait bien. "Je suis rentré dans la boulangerie et la patronne a pris peur. Elle est rentrée dans son domicile où je l'ai poursuivie. Je lui ai ordonné de me donner la caisse, et que tout allait très bien se passer".

Une fois l'argent en main, Nicolas repart. Pourtant, dans sa tête, c'est très clair, sous l'effet des stupéfiants, il aurait pu commettre le pire: "J'aurais pu arriver au même drame que ce qui s'est passé avec Cathy à Tournai".

Condamné à une peine de 18 mois de prison ferme, Nicolas ne purgera que deux mois et demi de détention préventive, assortie d'un sursis probatoire de cinq ans. Cette expérience carcérale marque un tournant décisif dans sa vie. "Ce temps passé en prison, m'a permis de réaliser l'ampleur de mes actes et de prendre conscience que je devais changer", confie-t-il.

Aujourd'hui, Nicolas affirme avoir tourné la page de la drogue. "Refaire cela serait inenvisageable", déclare-t-il avec conviction. Sa transformation est palpable : "D'un, je suis redevenu une bonne personne. De deux, ma liberté vaut beaucoup plus cher que tout ce que je pourrais gagner à l'appui. Et de trois, je suis quelqu'un qui réfléchit maintenant".