Accueil Actu Belgique Société

La maman de Théo, qui a disparu depuis bientôt 4 ans en Australie, témoigne: "Il y a toujours un petit endroit dans ma tête qui se dit, et si?"

Théo Hayez a disparu en Australie, il y a bientôt 4 ans. C’était en mai 2019. En octobre dernier, l’enquête se clôturait sur deux pistes possibles : un accident ou une mauvaise rencontre. Comment continuer à vivre avec toutes ces interrogations. Comment faire le deuil d’un enfant dont on n’a pas vu le corps ? Vinciane Delforge, la mère de Théo, a accepté de nous parler de son cheminement et de sa reconstruction. 

"Théo adorait la nature, mais ce n’était pas que les animaux, c’était les volcans, la mer, l’océan… La nature, c’était quelque chose qui lui tenait fort à cœur", confie Vinciane Delforge.

C’est un peu grâce à eux que je suis restée sur mes deux pieds

Un amour de la nature que Théo partageait avec sa Maman. Vinciane vient ici plusieurs fois par semaine travailler avec Tékoa, son cheval de 6 ans. "En 2019, quand Théo a disparu, c’est clair que c’est Tékoa et mon chien qui m’ont obligé à me sortir du lit. C’est un peu grâce à eux que je suis restée sur mes deux pieds".

Vinciane n’a plus de nouvelles de son fils aîné depuis bientôt 4 ans. Le dernier message date du 31 mai 2019. La suite, ce ne sont que des points d’interrogation. La procureure australienne se dit d’ailleurs incapable de dater le décès. 

"Comment faire son deuil sans voir vu le corps de son enfant ? Je sais qu’au début, la première année, il m’arrivait de penser qu’il était toujours en voyage, pour que ça reste acceptable. Je pense que c’est typique du deuil, on est dans le déni. Et c’est bien fait parce que c’est ça qui permet de continuer à vivre", souffle la maman.

Elle poursuit : "J’ai l’impression d’avoir passé cette étape, mais il y a toujours un petit endroit dans ma tête qui se dit : et si ?"

Je me suis tout de suite posée la question du sens

Vinciane était institutrice maternelle. Impossible pour elle de poursuivre ce métier. Retourner dans une classe d’enfants était trop difficile. "Je me suis tout de suite posée la question du sens : qu’est-ce que j’allais faire de cet événement ? comment j’allais pouvoir lui donner un sens ? Et donc j’ai cherché des formations d’accompagnement au deuil".

Aujourd’hui, la mère de Théo accompagne les personnes qui elles aussi font face à une perte qu’elle soit sentimentale, professionnelle ou physique. Elle reçoit chez elle, dans un lieu très symbolique. 

"C’est l’ancienne chambre de Théo. Pendant plusieurs mois, elle est restée intacte. Parfois, je venais m’y réfugier et puis c’était hyper difficile aussi de passer devant, de rentrer. J’ai commencé par enlever certains objets. Je pense par exemple au lit de Théo, je l’ai donné à mon papa. Symboliquement Théo, c’était un très très bon dormeur, il aimait beaucoup son lit. Et donc ce lit est destiné aux petits enfants qui viennent dormir chez mon papa et ils y dorment très bien", précise Vinciane Delforge.

L’intégralité des reportages Grand Format est disponible ici sur RTL play.

À lire aussi

Sélectionné pour vous