Une centaine de grévistes paralysent le dépôt de Zellik depuis vendredi soir 20h. Une opération coup de poing qui a un objectif : empêcher les magasins Delhaize d'être ravitaillés en nourriture. Des barrages ont été réalisés à chaque entrée et sortie du dépôt. Les forces de l'ordre ont tenté d'intervenir, mais les grévistes n'ont pas bougé.
Après 3 heures de blocage, les nerfs lâchent... Un chauffeur de camion s'est présenté au centre de distribution de produits frais de Delhaize, à Zellik, vendredi soir. Mais celui-ci est toujours inaccessible. Le chauffeur est à bout, il s'énerve et crie dans tous les sens. "C'est une tentative de passage en force par un chauffeur et de la brutalité, explique Eric Breugelmans, délégué permanent CNE. Ce sont des choses qui arrivent, mais la tension est rapidement descendue."
Depuis 20 heures ce vendredi, le dépôt de Delhaize est complètement paralysé par une opération coup de poing. L’objectif des grévistes : empêcher tout approvisionnement des magasins Delhaize. Pour y arriver, ils sont une centaine à filtrer la moindre entrée. Mais parfois, la tension monte. "Il y a un camion qui va encore essayer de passer mais il ne passera pas, c'est tout. Tout est bloqué... C'est pas mal, c'est bien. Il y en a qui font demi-tour là-bas au bout", dit Mattéo, travailleur Delhaize.
Et cela ne fait que commencer, car derrière, c’est une colonne entière de camions qui est désormais à l’arrêt. "Les chauffeurs étrangers s'énervent un peu, effectivement. Mais bon, ce sont juste des klaxons", relativise Julien Dejon, délégué permanent CNE.
La file remonte jusqu’au ring de Bruxelles. Des chauffeurs ne travaillant pas pour Delhaize sont, eux aussi, bloqués. "Ok, ils font grève... Mais ils peuvent penser à nous, un minimum... Il y en a qui travaillent encore", rouspète un chauffeur. "Mais je vais à la maison, j'en ai rien à foutre avec tout ça, moi, je vais à la maison", lance un autre, également bloqué.
Face à l’ampleur des perturbations, la police est appelée en renfort. Mais pas question de quitter les lieux. Sur place, un feu de fortune s’organise. "On va gagner nous autres!" Certains ont même amené des marshmallow à faire cuir en guise de réconfort.
Les syndicats déposent un préavis de grève
Pour rappel, la direction de l'enseigne au lion a annoncé il y a environ deux semaines son intention de mettre sous franchise ses 128 magasins intégrés.
Les syndicats chrétiens ACV Puls et libéral CGSLB ont déposé un préavis de grève pour l'ensemble du secteur du retail, soit l'ensemble des chaines de grands magasins en Belgique. Ils entendent ainsi adresser un message clair, à quelques semaines du démarrage de la concertation sociale dans le secteur. L'information diffusée dans ce sens par les journaux du groupe Mediahuis a été confirmée samedi par l'ACV Puls.
"Il est clair que le problème du recours à la franchise est une tendance plus large que le seul Delhaize. Nous voulons adresser un signal clair", a déclaré samedi la coordinatrice générale de l'ACV Puls, Kristel Van Damme.
Le préavis de grève intervient à l'occasion de la concertation sectorielle appelée à démarrer le 17 avril prochain. "Ce jour-là, il y aura certainement des actions", a commenté Kristel Van Damme, précisant ne pas encore savoir s'il y aurait effectivement des grèves à ce moment-là. Selon elle, c'est le déroulement de la concertation sectorielle qui déterminera si d'autres actions suivront.
L'ACV Puls souhaite un statut unique pour tous les travailleurs du secteur. Il préconise le maintien de la Commission paritaire 202, la plus favorable dans le commerce de détail.
"Bien entendu, nous n'avons pas l'intention d'accepter que les gens doivent faire des efforts supplémentaires", a ajouté la coordinatrice générale. "Les salaires dans le secteur sont déjà bas." À ses yeux, il n'est pas exagéré de demander que tout le monde obtienne au moins le salaire du commerce de gros.
"Nous espérons parvenir à un bon accord, mais nous craignons que les négociations ne soient pas faciles", a conclu Mme Van Damme.
Le prochain conseil d'entreprise extraordinaire est prévu mardi.

Assez de la tyrannie syndicale habituelle ! En effet, seule leur représentation risque de souffrir du morcellement des responsabilités. individuellement les droits acquis des travailleurs est garanti par la loi ! Dès lors on cherche quoi ? Les patrons sont indispensables au maintien de l'outil, à défaut c'est la faillite généralisée