Les Belges considérés comme les plus riches du monde: comment expliquer cette conclusion étonnante?

Prenez le Belge le plus pauvre et celui le plus riche. Coupez la poire en deux et vous obtiendrez la richesse médiane, soit 228.000 euros. En Belgique, un adulte sur deux posséderait au moins ce montant via son patrimoine, par exemple, immobilier, ses économies, actions ou obligations. 

Certains Belges n'ont pourtant pas l'impression que ce soit le cas : "Je ne fais pas partie de ces gens-là. Ça, je vous le garantis !", réagit une Bruxelloise interrogée. "Je pense qu’avec 228.000 euros, on ne peut quand même pas vivre la grande et belle vie jusqu’à la fin de ses jours, c’est un peu juste", dit un autre.

Selon le Crédit Suisse, ces 228.000 euros placent la Belgique en tête du podium des pays les plus riches en termes de richesse médiane. Une première place à relativiser selon Etienne de Callataÿ, professeur d'économie à l'UNamur et fondateur d'Orcadia Asset Management. "Quand on se base sur la richesse, c’est d’abord et avant tout une image du passé qui ressort. On avait beaucoup d’argent et on en économisait beaucoup, c’est pour ça qu’aujourd’hui, en 2023, la Belgique est en tête de certains classements en matière de richesse. Ça ne veut pas dire que nous sommes en train de créer, aujourd’hui, beaucoup de richesse."

Le rapport félicite aussi la Belgique concernant la baisse des inégalités sociales. Elles sont pourtant toujours une réalité. "Ce n’est pas parce que nous serions les moins inégalitaires en termes de patrimoine, que les patrimoines seraient pour autant répartis de manière égalitaire. On est très très loin du compte. En fait, quand on parle de richesse et de patrimoine, on est dans des inégalités. Des inégalités fortes", poursuit l'économie. 

En Belgique, environ 22% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Dans le même temps, le nombre de milliardaires devrait augmenter dans notre pays. Selon le rapport du Crédit Suisse, ils seront 746.000 dans 4 ans.