"Les populations d'espèces sont fragmentées": la Wallonie doit s'équiper d'urgence de ce nouveau type de pont...

Un nouvel écoduc est en construction depuis quelques semaines sur le Ring à hauteur de Halle. L’écoduc de Groenendael est installé depuis 5 ans désormais. Mais en Wallonie, les choses sont à la traine. Selon des experts, il manque clairement de passages pour la faune au sud du pays.

Là où Flandre a un vaste plan pour reconnecter les espaces verts (coupés par les routes) entre eux, en Wallonie, il n’y en a pas.

Un exemple parmi tant d'autre se trouve sur la E411 à hauteur de Louvain-la-Neuve. "Si j'étais un petit mammifère, je serais incapable de traverser cette autoroute à cause de la circulation", constate Marc Dufrêne, professeur de biologie de la conservation. 

Un écoduc permettrait de défragmenter les espaces naturels et aux animaux de voyager d’un côté à l’autre. "Les populations d'espèces ainsi fragmentées ont des problèmes de diversité génétique qui fait qu'elles ont difficile à s'adapter à des conditions changeantes, elles vont avoir difficile à se reproduire. S'il y a des problèmes climatiques ou édaphiques (liés au sol, ndlr), elles risquent de disparaître."

"L'habitat que les animaux occupent est agrandi et ça permet aux populations de se mixer", ajoute pour sa part Patrick Huvenne, le responsable régional de l'agence flamande de nature et forêt. "Les espèces qui n'étaient présentes que d'un côté de la route peuvent coloniser l'autre côté également". 

En Wallonie, on compte une dizaine d'écoducs. Les experts estiment qu'il en faudrait deux fois plus.

"Il y a plus qu'urgence. On est en retard. La Flandre a beaucoup investi depuis une dizaine d'années dans ce type d'infrastructure, il serait temps qu'on se mobilise pour le faire en Wallonie aussi", estime encore Marc Dufrêne. 

Des discussions sont en cours en Wallonie pour développer ces projets. Tout le nœud du problème sera de trouver des sources de financement.