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Alors que les pilotes réclament leur salaire, Ryanair génère de gros profits à Charleroi: voici pourquoi

Une nouvelle grève des pilotes belges de Ryanair débute ce lundi. C'est la troisième depuis le début de l'été. Pourtant, les syndicats estiment n'être toujours pas entendus par la direction. Ils se tournent aujourd'hui vers les politiques. Que répond le ministre wallon? La compagnie pourrait-elle abandonner le très rentable aéroport de Charleroi à cause de la grève?

Les pilotes belges de Ryanair qui font grève réclament depuis plusieurs mois la restauration d'une partie de leur salaire impayée durant la pandémie de coronavirus. Alors qu'ils entament leur troisième action depuis le début de l'été, les pilotes dénoncent surtout le mépris dont ils disent être victime de la part de la compagnie Ryanair.

Un acte un peu désespéré

Le président de l'association belge des pilotes témoigne. Pour lui, le dialogue avec l'entreprise est inexistant. Pire: le patron de la compagnie low cost n'a que faire de cette grève en dépit du modèle social. Celui-ci devrait au contraire le contraindre à négocier. "C'est le dialogue social à la belge qui est concrètement remis en question par une société qui base tout sur des procès, des avocats spécialisés qui font trainer les dossiers", réagit Alain Vanalderweireldt, président de la BECA, la Belgian Cockpit Association.

Syndicats et associations de pilotes décident donc t'interpeller les autorités politiques dans une lettre ouverte. "C'est un acte un peu désespéré pour demander que les politiques interviennent", précise Alain Vanalderweireldt.

Le ministre ne compte pas s'imicer

Nous avons contacté le ministre wallon des aéroports. Pour lui, pas question de s'imiscer dans un conflit social qui oppose patron et salariés. Adrien Dolimont (MR) souligne le danger d'une grève qui perdure. "Clairement, cette situation-là est très dommageable pour l'image de l'aéroport et, in fine, ça risque de décourager les voyageurs de prendre l'avion. Et ça, on ne peut pas se le permettre. Clairement, on doit perdre attitude et essayer d'engager une discussion", confie le ministre.

La base de Charleroi est parmi les plus rentables en Europe

A défaut de trouver une solution au conflit, la compagnie irlandaise pourrait-elle quitter Charleroi? Une menace déjà proférée par le passé par le patron de Ryanair. Mais la position stratégique de la Belgique et le bilan financier pourraient l'en dissuader.

La compagnie dispose de 500 appareils dans 91 aéroports. Avec seulement 16 avions à Charleroi, elle a engrangé 160 millions d'euros de bénéfices l'an dernier. Cette somme représente 12% de la totalité des bénéfices de l'entreprise en 2022. "La base de Charleroi est parmi les plus rentables en Europe", rappelle Alain Vanalderweireldt.

Cette rentabilité s'explique notamment par la taxation. Le montant des taxes demandées à la compagnie pour sa présence à Charleroi est parmi les plus faibles. Ryanair doit payer 2,90 euros par voyageur à Charleroi, contre 25 euros par exemple à l'aéroport de Bruxelles.

Ces montants sont jugés indécents par les salariés, qui maintiennent la pression.

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Commentaires

2 commentaires

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  • Encore une fois, le Politique wallon baisse son pantalon. Il ne s'agit pas de s'immiscer dans un conflit social mais d'obliger un employeur de respecter notre législation sur le travail. Tant que ce pays sera dirigé par des trouillards, il n'y aura jamais d'avancée dans le respect du travailleur. Regardons aussi ce qui dépasse chez Delhaize...

    J B
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  • il est grand temps que nos politicards, surtout wallons, mettent leurs couilles sur la table, si ils en ont, et vire ryanair de charleroi ...!! beaucoup de compagnie low coast se bousculent pour venir à charleroi !! il y a va de l'image de charleroi et surtout de nos chers politicards wallons entre autre !! ...on vote bientôt ....!

    paul leboulanger
     Répondre