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"Malheureusement un beau succès": avec ces nuits glaciales, les centres d'hébergement d'urgence pour personnes sans-abri se remplissent

Deux centres d'hébergement pour les personnes sans-abri ont été ouverts à Bruxelles en urgence, notamment au Stade Roi Baudouin. Et dès la première nuit, cela s'est avéré plus que nécessaire, a expliqué ce matin Olivier Coppens, Président de la Croix-Rouge d'Etterbeek, au micro d'Antonio Solimando dans la Matinale de bel RTL.

"Sur le centre, au niveau du Stade Roi Baudouin, une dizaine de personnes étaient déjà présentes. Et puis celui d'Ixelles était quasiment complet avec 45 personnes sur 50. Donc c'est déjà malheureusement un beau succès pour ces deux centres. On s'attend encore à plus de personnes pour les nuits qui arrivent".

Pour que chaque personne soit au courant des places disponibles dans les centres, des maraudes sont effectuées.

"C'est ça qui est toujours compliqué, c'est que tout un travail de terrain se développe encore plus que d'habitude. Dans pas mal de communes, on augmente le nombre de maraudes. C'est le cas un peu partout dans le pays, pas que sur Bruxelles. C'est l'occasion pour nous de faire tourner le message : il y a des centres qui se sont ouverts en plus de ces deux centres supplémentaires bruxellois. Entre les sans-abris aussi, il faut le temps que tout le monde se passe le mot. C'est pour ça qu'on s'attend à avoir davantage de monde dans les prochaines nuits".

Si ces deux centres supplémentaires ont ouvert leurs portes, c'est parce que le besoin de places est considérable : il y a trop de personnes sans-abris face au nombre de places disponibles.

"On se rend compte depuis plusieurs mois que la précarité augmente, qu'il y a de plus en plus de personnes dans la rue. Sur ces trois dernières années, rien que sur Bruxelles, c'est une augmentation de 27% du nombre de sans-abris. On parle de 5.300 personnes sans-abris, dont 900 enfants rien que sur Bruxelles. Mais ce sont des centaines du côté de Charleroi, Liège, Verviers, un peu partout à travers le pays. On avait déjà plus de sans-abris avant cette période hibernale. Maintenant que les températures sont négatives, c'est encore plus alarmant".

Pour toucher plus de personnes sans-abri, des maraudes sont nécessaires : un travail difficile pour les bénévoles.

"Je ne serais pas là, ici ce matin si c'était facile. C'est extrêmement compliqué parce que les personnes sans-abri sont dans une situation forcément des plus précaire. Ils sont à la rue et essayent de se créer un espace qui est leur dernier espace. C'est donc beaucoup de pédagogie, de discussion, et on essaye avec ce contact humain, petit à petit de les ramener à la réalité, de leur dire : attention, dormir dans la rue cette nuit, c'est extrêmement dangereux, surtout avec des températures négatives, donc venez. Il y a différentes craintes de leur part : crainte de sécurité, c'est un attachement aussi à leurs affaires personnelles. Ils se demandent s'ils doivent s'en débarrasser ou pas. Parfois, il y a un animal de compagnie. Il y a énormément de facteurs et c'est notre rôle d'être en discussion permanente avec eux".

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