Accueil Actu Belgique Société

Maryse, victime d'une tentative de féminicide, témoigne: "J'ai vu le visage de ma fille, et je me suis dit 'Bats-toi encore'"

Maryse a 49 ans et elle bien failli ne plus être là pour raconté son histoire. Battue, elle aussi par son compagnon. Une gifle qui se transforme progressivement en coups brutaux, la laissant pour morte. Après des mois de convalescence dans un hôpital, elle a aujourd'hui décidé de témoigner dans des écoles.

Maryse est bénévole à la tête d’une association. Son nom : “La violence c’est pas tendance”. Maryse raconte son histoire dans les écoles. Elle montre aussi les coups qu’elle a subis. Elle a failli perdre la vie le 1er avril 2022. Un calvaire long de deux heures  en pleine matinée.

"J'ai eu 9 côtes cassées, un poumon perforé, fracture du crâne et entorce des ligaments croisés au niveau du genou, doigts cassés, nez cassé et mâchoire très abîmée avec pertes de dents", confie-t-elle à notre micro. 

Brisée, Maryse doit ramper pour sortir de chez elle. Un voisin lui vient en aide et Maryse tiendra bon.

"J'ai une image de ma fille, je vois son visage, et je me suis dit "Bats-toi encore". Car si elle te trouve inconsciente ou morte... J'avais tellement peur qu'il lui arrive quelque chose", témoigne-t-elle. 

Maryse se marie en 2018. Peu à peu, elle est moins apprêtée, moins maquillée. Elle se renferme dans son couple. Les premiers coups au visage, elle les dissimule sous un masque du Covid. Le résultat de plusieurs années d’emprise et de manipulation. Porter plainte, c’est prendre des risques…

"Quand on pousse les portes, la personne est auditionnée. C'est un quitte ou double, soit elle est privée de liberté, soit elle retourne à la maison avec un avertissement. Quand elle revient à la maison avec un avertissement, on morfle. Je sais ce que c'est", dit Maryse.

Quand elles quittent leur conjoint, ces femmes se sentent souvent coupables. Elles ont l’impression d’être responsables. Des collectifs existent pour leur redonner confiance en elles.

"Ce sont des femmes qui ont aussi beaucoup de ressources, et donc il faut leur faire prendre conscience de l'existence de ces ressources pour qu'elle puissent reprendre du pouvoir sur leur vie et se réinsérer dans une vie sans la violence", indique Alexandra Thyssen, porte-parole du collectif contre les violences familiales et l'exclusion (CVFE).

Maryse, elle, a subi deux greffes de la gencive. Elle poursuit les opérations. Elle se revoit encore en béquilles, il y a quelques mois à peine.

À lire aussi

Sélectionné pour vous