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Plus grandes sont les entreprises, plus rares sont les femmes à leur tête: une cheffe d'entreprise gagnent également moins bien qu'un homme

Plus la taille des entreprises augmente, moins on trouve de femmes à leur tête: elles sont 14% dans les entreprises de moins de 50 salariés, mais plus que 6% dans celles qui en comptent plus de 250, selon une étude présentée jeudi par Bpifrance.

La banque publique a enquêté auprès de 417 dirigeantes et 743 dirigeants des PME de plus de dix salariés et d'entreprises de taille intermédiaire (ETI), qui emploient entre 250 et 4.999 personnes. Selon cette étude, les PME et les ETI ne sont que 12% à être dirigées par des femmes.

Le chiffre d'un tiers de femmes entrepreneures, souvent cité, comprend, contrairement à l'étude, les très petites entreprises (TPE), qui emploient moins de dix salariés, au sein desquelles la part de femmes dirigeantes est plus élevée. Selon l'enquête de Bpifrance, leur rémunération moyenne est inférieure à celle des hommes, et ce "quelle que soit la taille de l'entreprise". Un quart d'entre elles gagnent moins de 50.000 euros par an, contre 14% des hommes et 5% plus de 250.000 euros, contre 11% des hommes.

Même niveau d'étude, mais différentes filières

Et elles sont plus souvent célibataires ou divorcées, même si elles sont mariées ou pacsées à 79%. Selon les résultats obtenus par Bpifrance, il est faux de croire que les femmes éprouvent plus de difficultés que les hommes dans l'accès au financement.

Mais les cheffes d'entreprises "sont un peu plus prudentes que les hommes sur les levées de fonds et le financement de la croissance", a expliqué à l'AFP Elise Tissier, directrice du Lab de Bpifrance qui a réalisé l'enquête. Si 37% de dirigeantes de PME et d'ETI ont créé leur entreprise, près d'une sur trois a repris une affaire familiale, contre un dirigeant masculin sur dix.

Les dirigeantes ont le même niveau d'études que les dirigeants, c'est à dire majoritairement Bac+5, mais "elles sont plus fréquemment issues de filières commerciales et de gestion, là où les dirigeants privilégient des filières scientifiques et techniques".

Le parcours des dirigeantes est souvent "moins linéaire" que celui de leurs homologues masculins, et elles sont plus jeunes, avec un âge médian de 50 ans contre 54 chez les hommes.

Avant de prendre la tête de l'entreprise, les dirigeantes étaient plus souvent des salariées non cadres dirigeantes (à 46%) que cadres dirigeantes (à 36%), tandis que leurs homologues masculins étaient cadres dirigeants à 52%.

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