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Pour les travailleurs de l'ombre sur le tarmac de l'aéroport de Zaventem, la préparation est une véritable course contre la montre

C'est l'été, les enfants sont en congé scolaire. Beaucoup de Belges profitent de cette période pour voyager, notamment en avion. Mais au moment d'embarquer, les passagers d'un vol ne se rendent pas toujours compte du travail qui est effectué sur le tarmac pour que tout se passe bien. Reportage à l'aéroport de Zaventem.

Sur le tarmac de l'aéroport de Bruxelles, les rotations s'enchaînent. On compte plus de 74.000 mouvements par an. Dès qu'un avion est à l'arrêt, celui que l'on appelle le "red cap" prend les choses en main. Il coordonne toutes les opérations. "On vérifie que les cales sont bien mises et également les cônes, à chaque extrémité des réacteurs et des ailes pour qu'il n'y ait pas de véhicule qui puisse endommager l'avion", explique Kervin Van Loo qui endosse ce rôle de coordinateur.

Un airbus A330 qui vient de Washington s'est posé sur la piste bruxelloise. Pour Kervin, le "red cap", la course commence. Il faut décharger l'avion et dans le même temps, une équipe technique s'assure que l'appareil n'a subi aucun dommage durant le vol. "Ils vérifient tout pour être sûrs que l'avion est apte à repartir."

Parés au décollage

L'avion arrive tout juste des États-Unis qu'il faut déjà le préparer pour le rejoindre le Sénégal. La phase deux commence et le "push back" entre en action. Ce véhicule de remorquage sert à transférer l'avion vers sa zone de départ. Une intervention nécessaire car les avions ne peuvent pas reculer, ils avancent uniquement.

Un airbus comme celui-là, c'est plus de 60 mètres d'envergure et près de 230 tonnes, la manœuvre est délicate. Elle l'est d'autant plus que l'activité sur les pistes, ne s'arrête jamais. Dès qu'il est en place, l'appareil est branché à l'air conditionné pour rendre la température "plus agréable pour travailler" précise Wart Van Meerbeeck, superviseur du chargement. En quelques instants, l'appareil devient une véritable fourmilière.

L'équipe de nettoyage a 20 minutes pour parcourir les 45 mètres de cabine. Les 295 sièges doivent être parfaitement propres, avec à chaque fois, une fiche pour les consignes. Comme souvent, Philippe Platteborze est le premier arrivé. Ce commandant de bord a plus de 20.000 heures de vol à son compteur. Sa destination du jour: Dakar.

"Je vérifie qu'il n'y a pas de coupures dans les pneus, ensuite l'état du compresseur, voir qu'il n'y a pas d'huile qui sort", dit-il. Le train d'atterrissage fait toujours l'objet d'une attention particulière, "pour s'assurer que personne ne s'y cache". Si le commandant affirme qu'en 27 ans de carrière, il n'a "jamais" eu le cas, il souligne que "ça arrive".

Une fois l'inspection finie, le pilote et sa co-pilote, vérifient le plan de vol et les instruments à bord. La moindre alerte est prise au sérieux. "Une fuite de carburant ou une fuite d'huile qui peut arriver à tout moment et dans ce cas-là, on doit arrêter, on doit investiguer et appeler le technicien pour voir si on peut partit ou pas."

Contres-temps de dernières minutes

Pendant ce temps, Kervin est toujours en train de courir. Avec sa cheffe d'équipe, il s'assure que le chargement soit au complet. La moindre erreur peut engendrer des retards, considérables. Dans la soute, les manutentionnaires accélèrent le rythme, ils doivent rentabiliser l'espace, car d'autres objets, trop volumineux, peuvent s'ajouter au dernier moment. Et justement... "La porte m'a prévenu que quelques djembés vont devoir être mis dans la soute, faute de place en cabine", lance le coordinateur.

Sur le tarmac, un autre véhicule fait son entrée: le camion de ravitaillement. Le carburant doit permettre de parcourir les 4.500 kilomètres jusqu'au Sénégal.

"Ce qui arrive régulièrement, c'est un passager manquant, moins de 10 minutes avant le départ. On doit récupérer sa valise dans un des conteneurs qui est chargé", explique Kervin. Enlever un bagage, déjà en soute, peut entraîner un retard d'une à vingt minutes.

Dans la cabine de pilotage, Kervin, le "red cap" et Philippe, le pilote, valident le vol. L'avion peut partir. De son arrivée vers Washington à son départ vers Dakar, cet airbus A330 est resté quatre heures sur le sol belge.

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