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"Sans, ça ne serait pas faisable": les étudiants jobistes toujours plus nombreux à financer leurs études

La fédération des étudiants francophone a lancé une grande enquête sur les campus. Son objectif ? Connaitre le rapport des jeunes au travail. Le résultat est tombé : un étudiant sur deux travaille durant ses études. 76% d’entre eux le font afin de financer leur scolarité.

Solaë travaille depuis ses 16 ans, principalement pour gagner de l’argent de poche. Aujourd’hui, elle ne pourrait pas s’en sortir financièrement sans son job étudiant: "Mes études, ce sont mes parents qui ont pris en charge, mais j’ai tout ce qui est voiture, l’assurance… C’est quand même un gros coup, c’est pas négligeable. Et puis, si je veux faire des activités sur le côté, ça c’est moi qui prend en charge. Sans job étudiant, ça ne serait pas faisable".

Les étudiants jobistes se divisent en deux catégories : celles et ceux qui travaillent pour financer leurs études, et les autres qui souhaitent se faire de l'argent de poche. Ainsi, à la question "Travaillez-vous pour payer vos études ?", ils sont 76,51 % à répondre par l'affirmative. À noter encore que près de 80 % des répondants estiment que leur job étudiant a un impact négatif sur leurs études.    

L’alimentation, le logement, le minerval et les supports de cours ; des frais courants, dont les prix sont en hausse, et qui sont bien souvent indispensables pour la majorité des étudiants. "Les étudiants ont de plus en plus de choses à payer", affirme Estelle, étudiante. "Ça dépend un peu de la participation des parents, mais même pour eux, c’est un coût important. Entre un kot si on habite loin, un syllabus, se nourrir,...".

"De la main d'œuvre moins chère"

Travailler durant ses études, une situation qui apporte un plus financier, tant pour les étudiants que pour les employeurs. "Souvent, au début de leur année scolaire, pendant les congés, on reçoit facilement 5 à 10 CV par jour. Il faut qu’on fasse un tri", explique Cédric Warny, gérant d’un restaurant. "Parfois, c’est au premier venu, s’il y avait une demande à ce moment-là, on prend. C’est de la main d’œuvre moins chère quoi qu’il arrive. Si on devait tourner avec des employés, on n’y arriverait pas, on demanderais beaucoup trop chère pour les repas. C’est intéressant pour tout le monde".

Actuellement, les étudiants jobistes n'ont jamais été aussi nombreux. En dix ans, ce nombre a progressé de 42 %, pour atteindre 627.000 étudiants-travailleurs en 2022, contre 441.000 en 2012, selon l'Office national de sécurité sociale (ONSS).

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