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Les syndicats (CSC, FGTB, CGSLB) ont annoncé depuis plusieurs semaines une grève générale pour ce mercredi 9 novembre. Les organisations réclament toujours un plafond sur le prix du gaz et de l'électricité, ainsi qu'une adaptation de la norme salariale.
Le pays tournera au ralenti car plusieurs actions sont prévues. Voici les perturbations annoncées.
Si vous prenez le train, prudence
La circulation des trains sera fortement perturbée dès ce mardi 8 novembre 22h00 et toute la journée du mercredi 9 novembre, prévient lundi la SNCB en raison de la grève nationale annoncée ce jour-là. Trois trains sur quatre seront supprimés.
Le réseau ferroviaire sera fermé dans la majorité des provinces de Namur et du Luxembourg ainsi que dans une partie du Brabant wallon. Un quart des trains circuleront dans le reste du pays, a précisé la société belge des chemins de fer.
La SNCB a élaboré un service de trains alternatif dans les provinces où c'était possible, sur la base des membres du personnel ayant indiqué qu'ils travailleront. La cabine de signalisation d'Infrabel de Namur - nécessaire à la circulation des trains en toute sécurité - restera fermée en raison du nombre insuffisant de membres du personnel, ce qui empêchera la circulation de trains dans la majorité de la province de Namur, de Luxembourg et dans certaines parties du Brabant wallon, comme à Ottignies, souligne la SNCB.
Ailleurs, un train sur quatre devrait donc circuler. Concrètement, un train IC (reliant les principales villes du pays) sur trois et un train S (offre suburbaine) et un train L (offre omnibus) sur quatre circuleront.
Les trains P (heures de pointe matin et soir), eux, ne circuleront quasiment pas. Plusieurs gares du pays seront peu ou pas desservies, prévient encore la SNCB. La société de transport conseille aux voyageurs qui n'ont pas d'alternative au train ce jour-là de consulter le planificateur de voyages sur le site internet ou sur l'application de la SNCB.
Perturbations sur le réseau TEC
Des perturbations sont aussi à craindre sur le réseau TEC. Des informations plus précises sur les parcours supprimés seront disponibles sur le site letec.be ce 9 novembre. Le TEC recommande à ses voyageurs de prévoir un moyen de transport alternatif pour se déplacer en ce jour de grève nationale.
Le réseau de la Stib fortement perturbé
Le réseau de la Stib sera fortement perturbé le 9 novembre en raison de la grève nationale, prévient vendredi la société de transports bruxellois. Elle tiendra ses voyageurs informés en temps réel des perturbations via ses différents canaux, mais leur conseille d'ores et déjà de prévoir des solutions alternatives aux transports publics pour se déplacer à Bruxelles ce jour-là.
Une partie du personnel de la Stib répondra à l'appel du front commun syndical à la grève générale le 9 novembre, prévient-elle. De nombreux bus, trams et métros resteront donc à quai. La société n'est pas encore en mesure de déterminer quelles lignes circuleront, ni à quelle fréquence. Comme lors d'autres actions, la Stib informera les voyageurs en temps réel via son site internet, son application mobile, ses réseaux sociaux ainsi que via les écrans aux arrêts et en station. Le service clientèle de la Stib sera également joignable par téléphone dès 6 heures du matin afin de répondre aux questions des usagers.
Dans les aéroports
Tous les vols commerciaux prévus mercredi à l'aéroport de Charleroi sont annulés en raison de la grève générale interprofessionnelle prévue ce 9 novembre, annonce Brussels South Charleroi Airport (BSCA) sur son site internet mardi. L'accès au terminal sera fermé. Cela représente 20.000 passagers impactés. La majorité d'entre eux n'ont reçu l'information que cet après-midi. Ils doivent donc trouver des alternatives ou essayer de se faire rembourser. Les syndicats dénoncent un manque d'anticipation de la part des autorités de l'aéroport de Charleroi mais aussi des compagnies aériennes. "On les a prévenus depuis un certains temps, tant Ryanair que l'aéroport qu'il y avait une grève générale en Belgique. La semaine dernière, j'ai encore téléphoné pour leur dire de prendre des mesures, qu'il fallait avertir les passagers à temps et respecter les recommandations européennes qui disent que, dans ces cas-là, il faut trouver des solutions alternatives pour les passagers. On n'a rien fait. On attendu la veille après-midi pour dire que tout était annulé. Je trouve que c'est un manque de respect total pour les passagers", déplore Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE.
BSCA, qui avait déjà connu un jour de fermeture et deux jours de perturbations avec fermeture partielle à la mi-octobre en raison d'un conflit syndical, invite les passagers à contacter leur compagnie aérienne pour une nouvelle réservation.
L'aéroport de Bruxelles-Nationale sera actif mais il va tourner au ralenti: 60% des vols sont annulés, au départ et à l'arrivée. Cela représente 16.000 passagers impactés. La plupart ont été prévenus par leur compagnie aérienne pour avoir des solutions alternatives. Les autorités de l'aéroport de Bruxelles précise qu'il vaut mieux venir avec un bagage léger, si possible à mettre dans l'avion. Il est également recommandé d'arriver 2h en avance pour les vols européens, et 3h en avance pour les vols internationaux. Cela ne sert à rien de venir trop tôt car ça risque de compliquer la situation.
Du côté de Liège Airport, l'aéroport ne devrait pas être officiellement fermé, selon son porte-parole. Mais il devrait globalement être bloqué, à en croire les échos reçus ces derniers jours des organisations syndicales. Des piquets de grève devraient ainsi être organisés aux entrées des entreprises qui y sont actives ainsi que sur les ronds-points à proximité du tarmac liégeois. Les compagnies cargo ont d'ailleurs déjà pris leurs dispositions pour positionner leurs avions dans d'autres aéroports, selon Liège Airport.
Grandes surfaces et administrations perturbées également
Cette grève risque aussi de paralyser d'autres secteurs, comme les grandes surfaces. Les syndicats annoncent que les grandes chaînes de supermarchés (Lidl, Carrefour, Delhaize) devraient être globalement inaccessibles demain. Il y aura aussi des blocages devant des centres commerciaux comme les Grands Prés à Mons, la Mediacité à Liège ou encore Rive Gauche Charleroi. Pour d'autres magasins, cela dépendra des zones géographiques.
La Fédération belge du Commerce et des Services s'attend à un impact beaucoup moins important pour les secteurs non-alimentaires. Notez cependant que les magasins Brico seront fermés à Bruxelles, mais les magasins Inno resteront ouverts, mais le personnel sera en grève.
Le mouvement pourrait également impacter les administrations locales, la poste et les services des institutions financières comme les banques et les assurances.
Certaines écoles aussi en grève
Dans les écoles aussi, certains professeurs se mettront en grève. Il y aura évidemment des garderies organisées. "Les écoles seront ouvertes, les enfants seront accueillis. Il y aura un certain nombre d'enseignants en grève, on ne sait pas exactement combien. Mais je ne pense pas que le phénomène sera massif. Le point d'attention pour nous, ce sera de savoir dans quelles conditions les élèves et enseignants peuvent accéder aux écoles parce qu'ils dépendent parfois, comme d'autres, des transports en commun", note Etienne Michel, directeur du SeGEC et secrétaire général de l'enseignement catholique.
Les hôpitaux wallons et bruxellois au ralenti
Plus de deux tiers des hôpitaux privés de Wallonie et de Bruxelles tourneront au ralenti mercredi, journée de grève générale décrétée par les syndicats. Des services minimums ont été mis en place et des réquisitions ont été effectuées dans une dizaine d'établissements, indique lundi la CNE dans un communiqué.
Des piquets de grève seront installés devant des dizaines d'hôpitaux, souligne le syndicat chrétien. Les services de soins seront adaptés. "Les urgences et les traitements indispensables seront maintenus, mais dans de nombreux cas, les rendez-vous seront reportés, ainsi que, régulièrement, les opérations non urgentes", écrit la CNE. Cette dernière qualifie la situation vécue par le personnel des soins de santé de "catastrophique". "La pénurie de personnel détériore les conditions de travail, et la surcharge de travail ainsi créée, produit des burn-out, de l'absentéisme, des fuites mais aussi une image très négative des professions de santé. Les jeunes sont d'autant moins attirés que les conditions salariales sont elles-mêmes peu encourageantes", avance le syndicat. L'organisation déplore que le gouvernement ne prévoit, pour ces deux prochaines années, aucun budget qui permettrait de rendre le métier plus attractif.