Ce mardi était peut-être à marquer d'une pierre blanche dans le conflit qui oppose le personnel de Delhaize à la direction... Mais finalement il n'en est rien. Tout le monde s'était retrouvé depuis 8h ce mardi matin autour de la table. L'invité d'honneur, c'était ce conciliateur social désigné pour aider a une sortie de crise.
C'était la première fois que le médiateur mettait tout le monde autour de la table. Le conflit social porte sur la franchisation de 128 supermarchés Delhaize intégrés où travaillent 9.000 personnes. La direction l'a annoncé le 7 mars dernier. Les syndicats refusent cette perspective.
En milieu de matinée, la réunion a été suspendue une première fois pour que le conciliateur puisse s'entretenir séparément avec chaque camp. D'abord avec les syndicats, ensuite avec la direction.
D'après les premiers échos qui nous sont parvenus, les discussions s'annonçaient très difficiles.
Des syndicats "pas optimiste" avant la réunion
Malgré la présence du conciliateur ce mardi, Myriam Djegham, secrétaire permanente commerce à la CNE, n'est pas optimiste. "Quand je vois l'attitude de la direction par rapport à l'attitude des travailleurs sur le terrain...," soupire-t-elle. "Depuis que la date de cette concertation a été fixée, la direction a été ultra-violente pour casser le mouvement."
Pour la direction, il faut mettre un terme à ce conflit qui coûte cher: plus de 100 millions de perte depuis le 7 mars. Les syndicats refusent toujours la franchisation de 127 supermarchés. 9000 travailleurs sont concernés. "La franchise est clairement pour nous une manière de faire pression à la baisse sur la masse salariale", indique Myriam Djegham. "En détruisant de l'emploi et en diminuant les rémunérations. Par ailleurs, c'est tirer vers le bas les conditions de travail de tout le secteur."
Réunion suspendue
Peu avant 14h, la réunion entre syndicats et direction a été suspendue, le temps que se tienne une autre réunion au sujet des commissions paritaires. "La réunion est suspendue", a déclaré aux journalistes présents devant le SPF Emploi, Wilson Wellens, du syndicat libéral ACLVB (CGSLB), lors d'une pause cigarette. Interrogé sur l'évolution des discussions, il n'a rien laissé filtrer. La réunion devrait reprendre après 16h00.
En début de soirée, sur le coup de 18h30, on a appris que les syndicats et la direction de Delhaize ne sont finalement pas parvenus à trouver un accord. Les grèves continuent donc, selon les syndicats.
Alain Schmidt > Si mon patron veut me retirer du salaire, pas de soucis, j'irai chercher un emploi ailleurs. Vu la pénurie de main d’œuvre et le nombre d'offres que je reçois chaque semaine, je ne passerai pas un seul jour au chômage... et je pourrais même négocier un meilleur salaire en passant.