Accueil Actu Belgique Société

Trooz, 2 ans après les inondations: "On a 60 millions d’€ de dégâts" et 60 années de travaux?

Les 14 et 15 juillet, ce sera le 2ème anniversaire des inondations de 2021. Elles ont fait 39 victimes et bouleversé la vie de très nombreuses personnes. Les communes sinistrées ont dû faire face à des dégâts énormes. De nombreuses choses ont été remises en ordre. Mais il reste encore beaucoup de travail, notamment à Trooz.

Un trottoir arraché, un égout toujours en travaux, un pont avec une seule bande de circulation reconstruite, des images qui font dire à certains que les choses n’avancent pas.
Le bourgmestre rappelle d’abord que le pont c’est la Région wallonne, que l’égout c’est l’AIDE (Association intercommunale pour le démergement et l'épuration des communes de la province de Liège), et que les ruisseaux dépendent de la province.

Nous devons suivre les chantiers des autres

"Nous devons, malgré tout, suivre les chantiers des autres pour éviter que des bêtises se fassent sur notre territoire, ce qui prend un temps fou. Chacun est coincé dans ses carcans réglementaires avec ses propres délais et sa propre organisation", indique Fabian Beltran, le bourgmestre.

Les travaux ne sont pas toujours très visibles. Le long de cette petite route isolée, un ruisseau devenu torrent a grignoté un talus, plusieurs maisons étaient menacées, il a fallu remplacer celui-ci en urgence. "Au-delà des chantiers visibles, il y a tout un tas d’endroits sur le territoire de la commune qui sont moins fréquentés, mais qui demandent un travail conséquent", précise le bourgmestre.

A Trooz, quatre kilomètres de routes ont été refaits, il en reste dix à rénover. 

"Annuellement, on a plus ou moins un million d’euros de travaux sur la commune de Trooz dans une année normale. Ici, on a 60 millions d’euros de dégâts. Toutes choses restant égales, si on fait une simple règle de trois, cela nous donne 60 années de travail. Il va nous falloir une grande patience, et une grande patience aux habitants pour qu’on arrive à tout boucler dans des délais plus ou moins raisonnables", avance encore le bourgmestre de Trooz.

Au-delà des réparations concrètes, il y a aussi une vie communale a restauré. Ce potager communautaire a été financé par l’argent collecté par la Croix rouge, des parcelles cultivables seront mises à la disposition des habitants. Et dans la partie commune, les légumes serviront notamment à faire de la soupe pour les écoles.

La commune a engagé un psychologue

"On remet de la vie sur plusieurs étages, déjà sur la biodiversité qui a été quand même assez touchée par les inondations. Et on veut recréer un lien, qui s’est reformé pendant les inondations, d’entraide des habitants", pointe Amandine Delwarte, maraîchère et animatrice au CPAS de Trooz.

Avant les inondations, il y avait à Trooz plusieurs accueillantes d’enfants, celles-ci ont été inondées. 

"Pour les familles, et particulièrement pour les familles monoparentales, il n’y avait plus aucun endroit de garde. Avec le CPAS, nous avons décidé de lancer un projet avec le fonds social européen qui a été accepté. Et donc 14 enfants pourront être accueillis à partir du 1er novembre", détaille Etienne Vendy, le président du CPAS de Trooz.

Une halte-garderie à côté de l’école, en attendant la crèche qui arrivera, si tout va bien, dans deux ans. Avec les donc reçus, la commune a également engagé un psychologue.

"On a mis en place un service de consultation qui dure depuis deux ans. Et effectivement, plus de la moitié des consultations évoquent encore les inondations", souligne le président du CPAS.

S’occuper des âmes meurtries, rester une commune où il fait bon vivre, où les enfants sont les bienvenus, réparer ce que la Vesdre a cassé, autant de chantiers qui avancent à leur rythme.
 

À la une

Sélectionné pour vous