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C’est la tendance du printemps : tous les partis de centre et de droite veulent désormais limiter le chômage dans le temps. Seuls les écologistes, les socialistes et les communistes refusent. Mais cette mesure n’est-elle pas au désavantage de la Wallonie et de Bruxelles ?
"Limiter le chômage, il faut le faire. Mais la question est 'Comment accompagne-t-on les gens vers un nouveau boulot ?'. Si la transition dure 6 mois à un an, il faut changer l’accompagnement. Il ne faut pas punir des gens, il faut savoir les accompagner. Il faut les sanctionner s’il y a des abus", estime Christian Leysen, député fédéral (Open VLD). "Il faut un autre système qui est fait par les CPAS avec le revenu d’intégration sociale. Ce n’est pas un débat entre le nord et le sud, ni entre les partis politiques, car le parti socialiste flamand prône aussi pour un changement de notre système. Si après 6 mois, un an, on passe vers un autre système et on est accompagné par d’autres gens dans un système d’intégration avec de la formation, ou un travail de collectivité. Je crois que c’est quelque chose de bon. Nous plaidons surtout pour une différence entre le revenu de ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas." Christian Leysen ajoute que les CPAS jouent un rôle important au niveau de l’accompagnement.
Par rapport à la Flandre, le chômage est presque trois fois plus haut en Wallonie, et presque quatre fois plus haut à Bruxelles. Les CPAS wallons et bruxellois vont surtout à avoir à gérer ces chômeurs. Comment vont-ils faire ? "Il est clair que si cette disposition devait voir le jour, ça serait une catastrophe pour les 262 CPAS de Wallonie et les 19 bruxellois. Depuis 2010, nous constatons une augmentation des bénéficiaires du revenu d’intégration sociale. En dix ans, on a un doublement de l’octroi de ces revenus", souligne Laetitia Liénard, la présidente du CPAS de Tournai. "Si ce nombre à augmenter, voire doubler, les assistantes sociales sur le terrain n’ont pas vu leur nombre augmenter. Cela rend les choses plus compliquées. D’autant que les personnes qui frappent à la porte du CPAS, n’ont pas un problème mais des dizaines de problèmes."
Selon elle, le personnel du CPAS est en souffrance. "Ce sont des travailleurs sociaux en première ligne qui sont censés faire de l’accompagnement et ils ont les bras coupés. Ils se sentent démunis car ils sont réduits à être des calculateurs. Nous recevons des usagers et nous n’avons plus le temps de faire l’accompagnement qui demande de l’énergie. Nous sommes réduits à demander 'quelles sont vos sources, quelles vos charges, ok vous avez droit à autant, aurevoir et merci. Ce n’est pas de l’accompagnement'."
Pourquoi pas dès lors mettre aussi une limitation de mandats aux politiques.Deux mandats maximum puis au revoir comme ça se fait dans certains pays
Alain Schmit