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Olivier Vandecasteele, debout dans l'avion qui l'a ramené en Belgique. C’est la première photo de l'humanitaire... libre.
Un cliché pris par le photographe des Affaires étrangères qui ignorait tout de sa mission. "On m'a juste dit : 'Tu as une mission. Tu dois faire des photos de quelqu'un et c'est tout'. Ok. On va à Melsbroeck et à Melsbroeck, on prend l'A400M et on part. On ne me dit pas", explique-t-il.
Vlad Vanderkelen n’a pas le droit de sortir de l’avion. Il attend trois heures à Oman par 50 degrés. Soudain, la queue de l’avion s’ouvre. "J'ai vu quelqu'un sortir, un peu comme dans les films... Dans le désert, tu ne vois rien, c'est super éclairé, c'est énormément de solaire... Je me demandais ce que c'était, je ne voyais pas... Puis, petit à petit, je vois, c'est Olivier qui arrive. Petite larme, avec la transpiration, avec tout... Wouaw, ok... C'est parti", nous raconte-t-il.
Ils ont deux minutes pour faire la photo et l’envoyer à Bruxelles avant de décoller. Olivier Vandecasteele la valide. C’est la première fois qu’il est confronté à son image d’ancien otage. "Qu'est-ce que tu en penses ?", lui demande le photographe. "C'est vraiment bien. Tes photos, c'est de la douceur, c'est sweet.. Merci", lui a répondu Olivier Vandecasteele.
Assis côte à côte, les deux hommes discutent. Vlad préfère ne pas aborder la détention. Il lui montre les photos de sa dernière mission au Sénégal. "Je lui montre les photos de la mer et il dit 'Oh, les couleurs'. Et il sourit parce qu'il voit les photos de la mer, mais il se touche le visage et il fait un signe de douleur. Il n'avait plus ri depuis longtemps..."
Olivier redécouvre les plaisirs simples après 15 mois de traitements inhumains et de privation. "Il était content de remanger des choses, comme du parmesan. Un verre d'eau, de l'eau pétillante, un coca... Oui, il était heureux. Heureux", poursuit Vlad Vanderkelen.
Vlad fera encore quelques clichés lors des retrouvailles à Melsbroek. "Ça restera gravé dans le cœur et dans le mental longtemps, vraiment...", conclut-il.