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Voici les "Diplomates guerriers" belges, ces gardes du corps d’élite qui protègent les ambassadeurs à l’étranger

Ils sont sélectionnés parmi les meilleurs. Les gardes du corps d’élite font partie des forces spéciales de l’armée belge. Ces militaires ultra entraînés sont chargés de la protection de personnalités importantes belges à l’étranger. Leur nombre actuel est confidentiel. Et pour les protéger, leur identité ne peut pas être dévoilée. Comment ces bodyguards d’exception sont-ils recrutés et entrainés ? Quels sont les profils recherchés ? Pour le magazine Reporters, nous avons suivi pendant plusieurs mois leur formation très exigeante.

 

Dans les zones à risques, des hommes en costume avec des oreillettes suivent discrètement des diplomates belges. Ce ne sont pas des agents secrets, comme dans les films. Malgré les apparences, ces gardes du corps sont des soldats d’élite. 

Ils font partie d’une cellule créée dans les années 90 par les forces spéciales de l’armée belge. On l’appelle le détachement d’agents de sécurité (DAS). 

Ils doivent pouvoir adopter une attitude diplomate guerrier

"Ce sont des militaires sélectionnés, formés, entraînés pour assurer des missions de protection rapprochée à l’étranger pour du personnel diplomatique et également des VIP militaires. Ils doivent pouvoir adopter une attitude diplomate guerrier au lieu de guerrier diplomate", explique le commandant des forces spéciales, le lieutenant-colonel Christophe Comhair. 

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En ces temps instables de conflits et d’incertitude, leur rôle s’avère crucial pour maintenir un dialogue et des relations diplomatiques locales. "C’est la meilleure prévention et nos collaborateurs DAS y contribuent de manière significative", souligne le lieutenant-colonel.  

Actuellement, la Belgique dispose de plusieurs postes permanents en Afrique. Tous les quatre mois, une nouvelle équipe de minimum six agents de sécurité est envoyée sur place. Ils sont opérationnels 24h sur 24. 

Un recrutement annuel long et difficile 

Mais devenir un garde du corps d’élite est loin d’être facile. Le chemin pour y arriver est long et éreintant. Le recrutement, ouvert aux militaires, est organisé tous les ans. Il commence par une semaine de sélection intensive fin août. 

Cette année, lors du premier jour, 24 candidats se présentent à la caserne d’Heverlee. Ces jeunes soldats proviennent de toutes les unités. Nous avons suivi le parcours de quatre d’entre eux. Pour protéger leur identité, nous avons modifié leurs prénoms. 

On sort des sentiers battus

Il y a tout d’abord Thomas, un paracommando de 27 ans. Pouvoir exercer ce métier hors norme est très motivant pour lui. "On sort des sentiers battus par rapport à ce que l’on fait à l’unité. Hâte que cela commence et que l’on se mette dans le bain", confie le candidat. 

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Raphael fait, lui, partie de la force aérienne. Il ressent déjà une certaine pression. "Un petit peu d’appréhension, un petit peu de stress également. Mais il faut y aller. On a les cartes en main, il faut y aller", lance ce jeune militaire. 

Des tests physiques réalistes

Le programme s’annonce chargé. Pendant plusieurs jours, les candidats doivent enchaîner des épreuves physiques éreintantes. Comme réaliser une course de 4.800 mètres avec un sac à dos de 7 kilos, une arme et un gilet pare-balles, en moins de 34 minutes. Se battre à mains nues sur un tatami après six minutes d’échauffement intense. Il y a également le passage d’obstacles dans la fosse aux lions. "Il faut faire du gainage", plaisante Denis, un sniper. 

Tous ces tests ne sont pas choisis au hasard. Les gardes du corps d’élite doivent avoir des capacités physiques de haut niveau. "Ces tests ont toujours un but opérationnel. Après un contact ou quand on est en danger, pouvoir franchir un mur en ville ou monter sur un bâtiment, ressortir d’un trou, etc. Et pour le porter homme, évidemment si on a un blessé, il faut pouvoir l’évacuer de la zone dangereuse", explique Jack, l’un des instructeurs.

Je saigne un peu du nez

Et le mental est aussi crucial. En plus des instructeurs, des psychologues observent leurs réactions. Ils veulent des gentlemen qui savent désamorcer des problèmes, pas des guerriers agressifs. "On ne veut pas de gens dangereux, on veut de gens raisonnables qui réfléchissent avant d’agir. Il ne faut pas que l’on tombe sur des fous parce que l’on travaille dans un milieu civil et on a des armes", indique le formateur. 

Dès les premières épreuves, certains candidats souffrent. "Je saigne un peu du nez", avoue Fox, un soldat de 25 ans après un combat de boxe. Et pourtant, c’est loin d’être fini. Ils doivent notamment encore passer des exercices de tirs, des tests de langue ou de géopolitique. Au terme de la semaine de sélection, seuls les meilleurs sont sélectionnés. 

Fumigènes, balles réelles, véhicules déclassés 

Ensuite, une formation d’environ trois mois commence. L’objectif est de transmettre des techniques spécifiques et évaluer les stagiaires. Une élimination est possible jusqu’à la fin. 

Au fil des semaines, les tests sont de plus en plus compliqués et proches des conditions réelles sur le terrain. Vous le verrez, la compétition reste rude entre les candidats puisque la sélection continue. 

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L’un des exercices les plus spectaculaires est organisé sur un énorme terrain militaire à Bourg Léopold au mois d’octobre. Les militaires tirent à balles réelles. Avec des fumigènes et des voitures déclassées, ils s’entrainent à réaliser le même exercice, sous le regard attentif des formateurs.

"L’exercice consiste en une escorte de VIP en véhicule qui se fait prendre dans une embuscade. Le plus important, c’est de mettre le VIP en sécurité dans un autre véhicule pour s’échapper de la kill zone, le lieu où il y a eu l’embuscade", explique un autre formateur. Les candidats s’appliquent. Une erreur cruciale et c’est retour à l’unité.

Qui arrivera au bout de cette formation ultra-exigeante ? Qui pourra recevoir son brevet ? Chaque année, il peut y avoir des surprises jusqu’au dernier jour. 

Pour découvrir le parcours de nos candidats, rendez-vous ce vendredi soir sur RTL TVI. Le reportage "Gardes du corps d’élite" est diffusé à 19h50 dans le magazine Reporters.

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