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"Black Friday" décalé, premier pas vers une réouverture des commerces fin novembre

"Black Friday" décalé, commerçants déconfinés? Le gouvernement et les professionnels ont acté vendredi un report d'une semaine des campagnes promotionnelles "sous réserve d'une réouverture des commerces d'ici là", et tous attendent désormais la prise de parole d'Emmanuel Macron mardi.

"C'est le président qui annoncera la date, notre rôle était de créer les conditions les plus favorables pour que la réouverture des commerces en fin de semaine soit autorisées", a expliqué vendredi à l'AFP Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et participant aux discussions.

"Le gouvernement nous a clairement dit qu'il considérait que ce n'était pas possible, sur le plan sanitaire, de rouvrir les magasins et d'avoir en même temps une opération promotionnelle importante" risquant d'attirer des flux de consommateurs trop nombreux, a-t-il poursuivi.

Car si l'UFC-Que Choisir a mis en garde vendredi contre "les nombreuses arnaques et fausses promo du Black Friday", cette opération marketing et promotionnelle venue des États-Unis connaît chaque année un engouement croissant. La Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Paris évoque "un phénomène qui a pris de l'ampleur, allant jusqu'à représenter six milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont cinq dans les magasins physiques".

Pour permettre une réouverture dès le dernier week-end de novembre, ardemment désirée par les commerçants anxieux de pouvoir écouler leurs stocks à l'approche des fêtes de fin d'année, la grande distribution, le petit commerce et le commerce en ligne ont donc accepté vendredi de décaler d'une semaine le "Black Friday".

"Cet accord unanime a été conclu en vue de permettre une réouverture prochaine des commerces dans des conditions de sécurité sanitaire maximale", ont expliqué les signataires, à l'issue d'une deuxième réunion au sujet de ces promotions avec le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

Vendredi matin, François Momboisse, de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), avait estimé que l'arbitrage sur le sujet faisait l'objet de "batailles politiques". "A partir du moment où les Républicains ont demandé la réouverture le 27, le gouvernement ne veut pas rouvrir le 27" les commerces fermés, a-t-il regretté.

Acteur majeur de cette grande braderie, Amazon s'était prononcé jeudi soir en faveur du décalage de l'opération au 4 décembre. Même date pour Fnac-Darty, "solidaire de cette position de consensus".

- "Protocole sanitaire renforcé" -

Le Premier ministre Jean Castex avait toutefois subordonné une réouverture des magasins à l'adoption d'un "protocole sanitaire renforcé", qui a également été discuté vendredi. Sous réserve de sa validation par les autorités sanitaires, ce protocole devrait notamment voir passer la jauge d'accueil maximal d'un client pour 4m2 de surface de vente à un pour 8m2 et ce, "quelle que soit la taille du commerce", selon un participant aux discussions.

Il précise que "pour les magasins de plus de 400 m2", un "renforcement du contrôle de la jauge à l'entrée" est prévu, "avec la présence obligatoire d'une personne qui compte le nombre de clients qui entrent".

Autres mesures prévues: la mise à disposition obligatoire de gel hydroalcoolique à l'entrée, le marquage au sol pour la distanciation lors du passage en caisse, ou une aération périodique des commerces ainsi que le port du masque obligatoire.

En outre, "les horaires d'ouverture devraient être élargis et l'ouverture les dimanches serait envisagée", selon une autre source. Jacques Creyssel évoque lui aussi une "ouverture le dimanche accordée là où elle n'existait pas", ainsi que "la possibilité d'élargir l'amplitude des horaires d'ouverture des magasins, toujours dans cette optique d'éviter qu'il y ait trop de monde" en même temps dans les boutiques.

Les modalités pratiques semblent quand même épineuses: le "Black Friday" "est une opération commerciale internationale, c'est comme si on décidait d'arrêter la marée montante, à mon avis c'est illusoire", avait commenté jeudi François Asselin, président de la CPME (petites et moyennes entreprises).

"Notre crainte, et nous appelons le ministre à la vigilance, c'est qu'il y ait beaucoup de sites et distributeurs internationaux qui exploitent des plateformes e-commerces mondiales avec une traduction française", s'inquiétait aussi Fabien Versavau, PDG de Rakuten France, jeudi soir. Et de s'interroger: "Vont-elles décaler uniquement leur campagne française?".

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