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Trois mois après l’arrivée du séisme coronavirus, la vie semble avoir repris son cours à Codogno. Dans la petite ville située à 60 kilomètres au sud de Milan, les cafés et restaurants sont rouverts depuis quelques jours, les usines ont redémarré, et les célébrations religieuses sont de nouveau autorisées avec les précautions d’usage qui s’imposent. "Les habitants de Codogno sont des personnes qui ont fait face à cette réalité avec un grand sens des responsabilités, explique le prêtre. Cela montre que les gens sont bons."
C’est ici dans cette commune de 15.000 habitants que tout commence mi-février. Un homme de 38 ans, cadre dans la multinationale Unilever, est hospitalisé pour de la fièvre, des quintes de toux et des difficultés respiratoires. Sa femme enceinte et son père ont été contaminés, et ce dernier décède peu de temps après.
32.000 morts
Un virus dont la propagation va ensuite devenir incontrôlable. "Beaucoup de mes collègues sont tombés malades, raconte Fanny, une infirmière de l’hôpital de Codogno. Nous avons fait tout ce qui était possible. Nous avons fermé les urgences, les salles et nous avons fait des salles Covid."
Le 21 février, 16 cas de Covid-19 sont confirmés en Lombardie. Toutes les localités et les villes voisines sont placées en quarantaine. Le virus a réussi à pénétrer en Europe via deux touristes chinois testés positifs fin janvier à Rome. En trois mois, le coronavirus a fait plus de 32.000 morts dans le pays.
Retour en terrasse
Aujourd’hui, la ville considérée comme le Wuhan italien veut se débarrasser de cette mauvaise image. "Codogno est appelé le ‘petit Paris’, précise le maire, Francesco Passerini. Ce serait bien, une fois ce cauchemar terminé d’accueillir tout le monde dans notre ville pour montrer ce qu’est la région de Lodi, ce qu’est Codogno, notre histoire, et nos excellents produits."
Après de longues semaines de calvaire, Codogno respire de nouveau. Mais les habitants espèrent que la levée des restrictions ne se traduira pas par un retour de la maladie.