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Le Koweït a donné mercredi une semaine à l'ambassadeur des Philippines pour quitter le pays et a rappelé son ambassadeur à Manille, en pleine crise sur le sort des domestiques philippins dans cet émirat du Golfe.
"Le Koweït donne une semaine à l'ambassadeur des Philippines pour quitter le pays et rappelle son ambassadeur à Manille pour consultations", a indiqué l'agence officielle Kuna dans une brève annonce.
Le Koweït a pris ces mesures en dépit d'excuses officielles présentées mardi par un haut responsable philippin après la diffusion de vidéos montrant des équipes de l'ambassade philippine organiser la fuite de domestiques des résidences de leurs employeurs koweïtiens, soupçonnés de les maltraiter.
Le Koweït a considéré les pratiques de l'ambassade philippine comme une atteinte à sa souveraineté, a indiqué un porte-parole.
Un haut responsable du ministère koweïtien des Affaires étrangères a précisé mercredi à l'AFP que l'ambassadeur philippin, Renato Pedro Ovila, avait été convoqué au siège du ministère pour être informé de l'ordre d'expulsion.
Le 1er avril, un tribunal koweïtien a condamné à mort par contumace un Libanais et son épouse syrienne pour le meurtre d'une domestique philippine, affaire à l'origine des tensions entre Koweït et Manille.
La sentence a été prononcée dès l'ouverture du procès pour le meurtre de Joanna Demafelis, domestique qui avait disparu à 29 ans et dont le corps a été retrouvé dans un congélateur à Koweït plus tôt cette année.
Des groupes de défense des droits de l'Homme ont tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises en ce qui concerne les conditions de travail des migrants dans le Golfe.
Plus de deux millions de Philippins sont employés à travers le Golfe et leurs transferts d'argent constituent une manne significative pour l'économie philippine.
Au Koweït, leur nombre est estimé à plus de 250.000.