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Début du procès de deux sympathisants d'Eric Zemmour pour des vidéos de "chasse": ils visaient Macron, des élus Insoumis ou des Maghrébins

Deux sympathisants d'Eric Zemmour, auteurs de vidéos dans lesquelles ils s'entraînent au tir et imaginent prendre pour cible Emmanuel Macron, des élus Insoumis ou encore des Maghrébins, seront jugés mercredi par le tribunal judiciaire de Paris.

Deux hommes, un militaire de l'armée de terre de 21 ans et un cuisinier intérimaire de 30 ans, tous deux sous contrôle judiciaire, seront sur le banc des prévenus.

Les vidéos en cause, révélées sur Twitter par la Jeune garde, un groupe antifasciste, et par Mediapart, montrent un homme arborant une casquette "Ben voyons", un tic de langage d'Eric Zemmour érigé en slogan par ses fans, s'exercer avec un fusil à lunette. "Ben voyons les amis, on va éclater qui là ? Du jeune gaucho, du jeune communiste, du jeune bougnoule mental", s'esclaffe le jeune homme, avant d'ouvrir le feu. Fusil en joue, il mime ensuite la surprise - "Ah, Emmanuel Macron !" - et décoche un second tir.

Dans une autre vidéo tournée au même endroit, un autre jeune homme prend pour cible l'ancienne porte-parole de la France insoumise, Raquel Garrido. Fusil en main, il explique "s'entraîner à chasser du Garrido sauvage" avant de faire feu, puis de tirer une seconde fois en évoquant son compagnon, le député LFI Alexis Corbière. Dans la même séquence, l'homme s'imagine ouvertement tirer sur "des antifas et des gauchistes", ainsi que sur des personnes d'origine maghrébine. "Il y a des drapeaux algériens et marocains, j'ai vu là-bas, donc on va s'empresser de tirer", lâche-t-il.

Une enquête avait été ouverte le 22 décembre par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) pour "menaces de mort et provocation à la haine raciale" et confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Alexis Corbière et Raquel Garrido avaient déposé plainte.

Lors de l'audience du 29 décembre, le cuisinier intérimaire avait mis en avant ses origines marocaines et assuré avoir fait de l'"humour noir". Il a exprimé ses "plates excuses" à Raquel Garrido, présente dans la salle, reconnaissant avoir "mal agi". "Ça me donne une leçon, on ne doit pas rigoler de tout", a-t-il affirmé. "La vidéo était censée rester privée entre nous", a ajouté de son côté le militaire, "on ne voulait pas que ça tombe dans les oreilles de victimes"

Dans un communiqué publié le 22 décembre, Eric Zemmour avait "condamné" ces vidéos.

Ce procès, initialement prévu le 29 décembre en comparution immédiate, avait été renvoyé pour permettre notamment le visionnage de ces vidéos à l'audience. Il aura lieu devant la 17e chambre spécialisée dans les affaires de presse. En attendant, les deux hommes n'ont pas le droit d'entrer en contact l'un avec l'autre et avec les victimes, de manier des armes ou de fréquenter des stands de tirs. Ils se sont aussi vus imposer des restrictions de déplacement.

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