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Décès de l'artiste argentin Antonio Segui

Le peintre et sculpteur argentin Antonio Segui, figure majeure de la scène artistique latino-américaine, est décédé samedi à Buenos Aires à l'âge de 88 ans, ont indiqué plusieurs sources proches, de nombreux artistes, musées et personnalités exprimant leurs condoléances.

Créateur des mythiques petits hommes à chapeau qui peuplent son œuvre satirique, Antonio Segui est l'auteur d'une œuvre figurative prolifique de peintures, d'estampes, de lithographies et de gravures qui illustrent une vision ironique de la société, imprégnée de nostalgie et de poésie.

Bien qu'il vive en France depuis les années 1960, l'artiste se trouvait en Argentine avec son épouse, a confirmé à l'AFP une source du ministère de la Culture.

Antonio Segui est décédé d'insuffisance cardiaque après une opération de la hanche, a rapporté le journal La Nacion, citant des proches liés à sa famille.

Né le 11 janvier 1934 à Cordoba, à 700 km à l'Ouest de Buenos Aires, Antonio Segui a organisé quelque 200 expositions individuelles au cours de sa longue carrière.

En France, il a été promu en 2018 au grade d'officier dans l'ordre des Arts et des Lettres et était membre de l'Académie européenne des Sciences, des Arts et des Lettres.

Après avoir étudié la peinture et la sculpture en France et en Espagne à partir de 1951, il a voyagé à travers toute l'Amérique latine et s'est finalement définitivement installé en France en 1963.

Le Centre Pompidou lui avait consacré en 2005 la première rétrospective, en France, de ses oeuvres sur papier mettant "en lumière une oeuvre où humour et poésie défient tous les styles préétablis".

"Je ne vois pas quoi faire d'autre que travailler", avait confié Antonio Segui à l'AFP dans une interview à Paris alors qu'il présentait en 2019, à 85 ans, une exposition d'une demi-centaine de ses œuvres à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à laquelle il venait de faire don d'un demi-millier d'entre elles, dont des estampes, des portfolios et des livres illustrés.

Bien que vivant en France, il n'a jamais cessé de retourner en Argentine, sauf pendant les années de la dictature (1976-1983), où les militaires ont même refusé de renouveler son passeport

"Avec l'art, on peut facilement dire les choses, c'est le seul moyen de se battre sérieusement", avait-il dit à l'AFP.

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