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Les élagueurs sont débordés après 5 mois d'arrêt forcé: "On pense que c'est anormal"

Le téléphone de Laurent Debecker, à la tête d’une entreprise d’élagage à Braine-l'Alleud, sonne sans arrêt depuis vendredi. Aujourd’hui, il est sollicité pour un cerisier vieux de 60 ans qui menace de s’écrouler sur une habitation. "Les branches ne tiennent plus à rien. Il n'a quasiment pas son feuillage, alors qu'il doit être plein. En plus, il y a une énorme fissure ici", montre-t-il à Audry, son stagiaire. Un chantier de plusieurs heures commence.

Si Laurent et Audry s’activent sur le terrain, cela n’a pas toujours été le cas ces derniers mois. Du 1er avril au 1er septembre, il est interdit de tailler ou couper les arbres, car c’est la période de nidification des oiseaux. "On pense que c'est anormal de nous interdire de travailler pendant six mois. Nous, on fait que l'élagage et l'abattage d'arbres, on est spécialisés. On ne fait pas, comme certains, de la taille de haie, de la pelouse,..." fait remarquer le professionnel.

"Il faudrait trouver une solution pour faire éventuellement intervenir les gardes forestiers pour nous donner un accord, ou non, sur l'abattage d'un arbre s'il détecte, ou non, la présence d'un nid à ce moment-là", estime Laurent.

Si on attend six mois, l'arbre est de plus en plus dépérissant

Impossible de travailler durant cette période, alors que certains arbres peuvent devenir dangereux. Premier signe : lorsque le tronc penche de manière anormale. Pour des raisons de sécurité évidentes, mieux vaut ne pas trop traîner. "Si on attend six mois, l'arbre est de plus en plus dépérissant. Quand on va grimper dedans, c'est dangereux pour notre sécurité, mais en plus, c'est dangereux pour les alentours de l'arbre, s'il y a des écoles, des maisons ou quoi que ce soit", justifie-t-il

La ligue de protection des oiseaux insiste sur l’importance du respect de cette période où les mésanges, les coucous ou encore les moineaux, fabriquent leur nid. "Le plus gros impact, c'est vraiment l'atteinte aux couvées", rappelle Natalia Grega, la responsable communication et marketing.

Le risque, c'est "la fuite des parents, parce qu'ils sont dérangés par un élagage, une coupe ou du bruit des moteurs", mais aussi "l'abandon de la nichée". Natalia Grega évoque aussi la perturbation des espèces sauvages comme les écureuils ou les hérissons. L’année dernière, plus de 3.500 animaux ont été pris en charge par la Ligue. 

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Commentaires

2 commentaires

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  • moi je vois de plus en plus de nid ....de poule ....sur les routes !! on fait quoi là ?? on attend aussi que les disparaissent tout seuls ??

    paul leboulanger
     Répondre
  • Le risque, c'est "la fuite des parents, parce qu'ils sont dérangés par un élagage, une coupe ou du bruit des moteurs"... Quand j’entends les quads, vélomoteurs, pétrolettes diverses qui passent sur la route, je me demande quel bruit dérangerait le plus ces oiseaux ! Sans compter des voitures avec un pot d'échappement bruyant tellement troué que rien ne sort par la sortie "normale".

    Alain T.
     Répondre