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Faute de Soyouz, les lancements de satellite Galileo peuvent attendre, dit son constructeur

Les satellites actuellement en orbite pour faire fonctionner le système de navigation Galileo sont suffisants et il n'y a pas d'urgence à en lancer d'autres pour compenser l'annulation des départs prévus via la fusée russe Soyouz, a estimé mercredi l'entreprise OHB qui fabrique ces satellites.

Les sanctions prises en représailles à l'invasion de l'Ukraine affectent plusieurs lancements de satellites européens prévus cette année.

Ainsi, l'Agence spatiale européenne (ESA) a acté jeudi dernier la fin de sa coopération avec la Russie, ce qui signifie qu'elle ne plus recourir au lanceur russe Soyouz pour effectuer ses missions.

Deux satellites fabriqués par l'entreprise OHB pour la constellation européenne de localisation Galileo devaient être embarqués cette année à bord d'un lanceur Soyouz.

Ces départs sont annulés, donnant lieu à de nombreuses interrogations sur la nécessité de chercher un autre partenaire commercial pour effectuer ces lancements.

"Dans le cas de Galileo, rien n'est encore prévu" pour trouver un autre lanceur, a assuré Marco Fuchs, PDG d'OHB, lors d'une conférence de presse.

Mais "il n'y a pas de grande urgence à procéder à d'autres lancements pour continuer à exploiter la constellation", a-t-il affirmé.

En d'autres termes, les 24 satellites déjà en orbite et tous fabriqués depuis plus d'une décennie par OHB sont suffisants pour faire fonctionner correctement le système Galileo.

La PME de Brème (nord) a produit les dix satellites de la constellation qui restent à lancer et qui vont permettre d'optimiser la précision du système de navigation européen.

Ces satellites devaient être lancés depuis la base de Kourou, en Guyane, à bord du lanceur russe Soyouz et plus tard de la fusée européenne Ariane 6, qui n'est pas encore prête pour un premier vol commercial.

L'ESA souhaiterait, dans le contexte actuel, une rapide montée en puissance des lancements d'Ariane 6. Le patron d'OHB, qui conseille l'ESA dans ses choix, a évoqué mercredi d'autres "alternatives possibles", citant la fusée américaine Space X ou l'indienne GSLV.

"Space X est bien sûr la fusée dont tout le monde parle, principalement en Europe car c'est notre plus grand concurrent", a expliqué M. Fuchs.

A ce stade, M. Fuchs ne croit "pas possible de prendre une décision à très court terme" pour un lanceur alternatif et éventuellement une autre base de lancement.

L'ESA ne peut plus compter sur le site de Baïkonour, au Kazakhstan, d'où partait la fusée Soyouz.

L'opérateur de satellites OneWeb, basé à Londres et qui a dû aussi suspendre ses lancements prévus sur Soyouz, a lui annoncé lundi qu'il allait les reprendre en utilisant les services de SpaceX pour poursuivre le déploiement de sa constellation.

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